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Affichage des articles du septembre, 2012

Le temps furieux

 L e temps furieux, pris dans sa tombe nue, Ecarte ses secondes, ses bruits d'horloges, Enfonçant l'aiguille à mille platres, Dans la gorge boisée du monde aux sept milliards de pattes. La vie se divertit d'elle-même, De ses écarts et de ses souffles longs et délicats, Le coton rouge sang Appuyé sur la plaie, Fait couler dans ces nuits Le chant d'une poussiére Qui ne sait de qui elle provient. Je chante la nuit comme une merveille Une citadelle ou se brise un oeuf noir, Et repend sa coque En cents étoiles pourvues de lumières Et des rideaux à langue blanche Qui ne cesse de croître Pour atteindre le cimetiére, L'infini dortoir.

La colline a du ventre

L a colline a du ventre, Dans sa terre retournée, Se plante chaque jour, des fleurs, des roses, Des grenades rouges abreuvées de lait. La nuit cuit à feu doux, Bouillonnement d'étoiles La lune racle le fond de la casserole. C'est une Neptune qu'on brûle, Pour les papilles de la Terre, La sotte bourgeoise aux océans poliment jetés Dans un cratère ou l'on pèse la fumée Comme un adversaire de longue durée.

Des cochons aux ailes modernes

D es cochons aux ailes modernes volent au dessus de Paris. Les Allemands sont partis depuis fort longtemps,  La nuit, fusille au ciel, Laisse ses balles travailler la Terre. L'élégance du monde ne vaut pas ce spectacle. Des hommes s'emmerdent sous le ciel, Ce torrent bleu crachotant des limaces blanches. Qui tombe du ciel ? Quelques oiseaux, les plumes soignées, Le coeur encore chaud, fiévreux. L'atmosphère pèse lourd, puisque rien ne parle, rien ne prie. Sauf un homme seul, sous la Tour Eiffel, Contemplant ses jambes mécaniques, prie le bon Dieu pour qu'il respecte la fin de sa vie. Rien ne disparaît, Rien n'existe non plus, on y perd le goût de l'air pur, Les éventails s'attardent sur une mouche, Et une brise traverse la narine de quatre jeunes filles.

Le soleil maudit

L e soleil maudit Qui dans un temps rayé Perd sa nuit comme un bijou, Un étouffement de diamant La gorge effleurée, Par les ongles chimériques D'une Lune vénérée. Puis une vache s'élance, Crevant une mamelle Sur la robe d'un saint, J'en oublie ma montre, Sa trotteuse en tissu, Qui, accomplissant sa tache, Hurle sa couture Comme une mère Qui envoie au monde une progéniture. L'oeil éteint, Deux singes jouant a "pupille dégonflée", Me faisant perdre un astre de vu. Et la mer qui s'étend, Jusqu'à mes pouces crevés. Je ne suis qu'une marmite échevelée.

Les nuits rocailleuses

L es nuits rocailleuses, Changeant les constellations en brebis égarés, Trouble le cimetière ou le temps passe, Comme dans un trou noir. Les pieds garnis de  chaussettes, de chaussures à pointures variables, Se mettent à danser, lancer qu'ils sont dans les rues, Des claquettes pour le bon Dieu. Un vent froid fait gémir les dames, Et le beau temps l'enclave comme une lune affamé, Qui n'aurait qu'une oreille pour entendre les coups de couteaux du boucher. Vide puis élancée, la cervelle du monde a le galbe parfait, Pour mourir entre quatre planches et 30 tonnes de terre.

Les nuages ont beau patronner

L es nuages ont beau patronner, Nous léguant des droits, des devoirs, Mais à la fin, Cet essaim d'abeille que l'on nomme Terre, Se frotte à un cactus,à des murs de granit rouge, Et nous découvrons que les nuages sont  insensibles, Ne pensant qu'à griller, bétonner nos cadavres Au lieu de réfléchir à la propreté de l'Homme.

Créer des vertiges

C réer des vertiges, Les vides désordonner Des migraines d'images De boucles, de lutte entre montagnes. Agé  de 71 ans, La génétique sociale donne un conseil Aux femmes en pleines grossesses. Le ciel paralysé, La tombe protège Dieu De ces nuages  carnassiers .
L a source, Ses eaux usées, La bouche du monde fait une moue pas terrible, Le ciel voit milles vautours autour du pain-lune, Des scies se mettent en marche Et isole l'océan puis le verse sur Une Neptune en feu. L'espace devient un bois incendié, Dieu a oublié d'éteindre sa clope, On y perd des astres, des queues d'étoiles s'enfoncent nulle part, Et les hommes crient en voyant de grandes flammes User un ciel noir. Un déluge de troncs d'arbres s'abat sur Terre, Les vitres explosent, Et une vigne se met à presser son raisin, Les doigts se coupent mais nous gardons la bouche ouverte Enfin du vin, du bon vin. Le déluge peut continuer. On en a.
L e singe se niche dans le bateau, L'horaire roule sur la journée comme un trader dépêché sur place, Les tours allument leurs étages les unes, les autres, Et un cœur bat dans un métro. Il bat, encore un petit peu, Puis une rame draine ses couleurs Dans une station vide. Personne ne descend, Une publicité vend un matelas tout confort, 99 euros, puis les portes se referment, Une jeune fille sur laquelle est postillonnée une robe blanche Tiens la barre, Ses yeux éventent un vieux monsieur, Le dos en poil brossé et la moustache qui ricoche sur le menton. Le soleil s'installe gaiement entre deux nuages, La tour Eiffel chasse les touristes au sol. Le regard fier, un cœur bat peu, Mais bat une ombre.  Celle d'un Nil ou tangue un métro.
M es hivers rudes, Que tu souffles d'une haleine nue, Glace et font fulminer ces poissons délicats, L'écaille torturée, La bouche fendue, L'eau grise pressait en masse Contre ton dos rond. Tu es nue et je ne le crois pas, Tes seins vivent de peintures, Et de chants de lune, Ta maison s'en va Là où le soleil perd sa croute. Les anges sont tumultueux Puis versent en moi La nuit sotte et dangereuse, La voie lactée qui me sépare.
U n pain vide tourne dans ta bouche, Tes joues se croisent, puis se décroisent, Tu as les dents comptent double. Ta gorge s'arrange pour nourrir un cœur, Une heure de ta vie à rassembler les larmes des autres, Et courir derrière un miroir presbyte, Tu es une lune remplie de centimes, Une merveille dégottée dans des puces de quartier, Tu es un soleil aux rayons orgiaques, Les lumières s'embrassent comme des peuples unis, Tes côtes rencontrent mes côtes Un sommier et nos boucles de chair jouissent, Le monde est un festin Lorsque ta gorge est sous mes doigts.
 Q uel est ma position? Assis. Pourquoi? Aucune raison, je suis plus près des fleurs, C'est mon côté romantique Une langue peste Je crois qu'elle ne me lèche pas Par amour.
C 'est une amnésie Que de croire en un Dieu infirmier, Le monde se met à boire Pour oublier Le rang qui passe Et qui se meurt Sous ses plaques tectoniques Bougeant à perte Lorsque le Dow Jones gagne 2,8 points. 
L e mal est une infirmité, Un pied mal placé sous la croupe D'un homme qui ne sait Placé sa droite de sa gauche Sa gauche de sa droite Et se perd entre les corps Comme d'autres entre les poisons. Lequel choisir? Quel amour choisir pour mourir? D'une certaine façon, Les fées ont leurs idées En ce qui est de couvrir Le macchabée de cent baisés. Alors ne choisit pas le corps, Mais le flacon, Il n'y aura peut-être pas de bonheur avant ta mort Mais au moins, tu ne seras pas pris par surprise.
C ramponné à l'écriture avec la vivacité d'une guêpe, La nuit est un futile talc posé sur les fesses de Dieu. Le jour angoisse de l'ampoule qui tombe Et moi je suis un monstre qui n'existe pas, Je me pends à la vie comme d'autres à un corps aimé. Je suis l'oubli, le cil teint, la mine grisâtre.
L e silence se laisse berner Par une parole naissante. Le réel redevient réel Avec le concours d'un ciel de béton On coupe nos corps Sporadiquement Puis une vitre mime Un oiseau Et le réel repart Avec les pattes d'un chat Sur un sol bleu
L 'arlequin gras qui te suit des yeux Est une mort pure sang Inconnu depuis des lustres Dans l'œil d'un humain. Il a des losanges rouges, verts et jaunes sur la veste L'œil marron, la paupière tarabiscotée Il gène la nuit de son cou gris Ou se niche une chaine en or. Tu le frappes, puis le claque, Son iris s'investit en ton visage Et il claque un mort.
L a solitude Est une extase Pour les patients. La solitude Est une mort Lentement Imité Par une chair d'aube La solitude Prend lui la main Elle te pend le cou La solitude C'est là que l'on dort Emiette un mat Au sol. La solitude$ C'est les nerfs seuls.
L a grossesse du dragueur Laisse cheminer un deux-roues Rétive à toute avancée axiale Sur la route. Le motard s'épanche sur le cadre, Voit l'aiguille pointé sur zéro, Prend alors la cafetière, son sans-plomb. Et fonce.
M es nerfs trainent sur ta bouche, Houch, on a mal Le thorax mélangé a un autre thorax, C'est l'aaaaaamour, la dolce Vita, Le sentiment d'errance Qu’offre La peine d'amour. Le cœur est un nerf Qui traine sur tes lèvres Je t'habille ! Je t'habille! Milles vêtements, Des nerfs sous ta jupe. Je t'habille !
Fêtons l'amour ! Ces coquilles roupillantes Et les langues anarchistes Violent les dents de l'autre. Les mains sur chaque sein Attristés, les lèvres bâties Contre les tiennes Je tiens bon! Mes jambes, ces fuseaux Horaires que tu ne connaitras Que quelques secondes Et mon sexe extrait Un tourbillon d'âme En toi que je peux Voir fleurir sur Ton visage.
L es yeux batards, usés d'aller de rues en rues, Je prends mon corps et l'étale sur la chaussée, Ce vent rouge grinçant sur mes tibias, La vie ne m'appartient que quelques nuits, Et je prie hélas près d'une rivière d'eau chaude, Ou les poissons vivotent dans du whisky. Mon existence est passagère, Pensée acquise en regardant un mur Se laisser briser, Je me perds et bouscule mon cerveau Sur une étoile perchée a un sapin d'argent. Mon cortex est éloigné, pris entre deux bougies, La flamme finie dans un pré Brulant trente vaches et une peau juive Halé, senti par quatre cents dieux Le drap de fer se sert contre mon visage, Et je ne peux qu'écouter mon écho.
L a voiture vrombie Près de mon cœur J’ai la nationale coupé La poubelle en pleine bouche Le sang ne fait que deux tours Dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. Je suis jeune et je souhaite vous le dire fièrement Le corps à l'aspect soporifique, Les muscles en aile de pigeon Je n'ai que du blanc et de la cuisse en moi Je suis un vieux riche qui regarde son corps Et se voit s'engourdir. Je meurs avec ce qu'il y'a de mieux. Les femmes, je meurs en même temps.
L a symphonie des âmes Se met à jouer une dernière tranche de musique. Les cœurs acrobates sautillent sur un os rongé Par un poulet immense. L'horloge se remplit de coton, Les aiguilles s'y débattent. Un innocent crispe ses doigts Sur une gorge qu'il sent sèche Le vent devient le sien Le suffoquement, le souffle L'aridité Tout lui appartient. Jusqu’ à que son innocence récupère l'horloge Et y brule le coton Qui brulera les aiguilles. Et toute l'horloge d'un coup.
D ans ma bouche se cache les bruits D'un monde enfoui dans le ventre de ma mère, Des rythmes tribaux et du granite, Mes yeux sortent de leurs orbites et le ciel Ondule comme une danseuse étoile. Je me pends à son cou et vais dormir Entre deux planètes, Le cœur à un nœud blanc et je sens Monter en moi le soleil aventureux, Ses rayons en queues de pies puisqu'il a Plusieurs culs. Les bateaux hurlent dans un cimetière Et je me sens honnête au moment Ou tes yeux perdent leur équilibre Et s'échouent sur un sol noueux.
E lle a ri en plein jour Ses dents se comptés par centaines Blanches et blanches et blanches Les lèvres fermées Elle applaudissait à tout rompre Derrière la lune Solitaire lumière Agissant au compte d'un soleil Luisant ces dents blanches blanches blanches Chapotant religieusement des rires.
Des nuits débordées par les flots Une lumière qui parade de visage en visage Et les bateaux hurlent à boire et à manger Aux pêcheurs, la truite en main. Le nuage se radoucit Les lunes sentent la vie passé Une étoile coopte une île Et l'on voit arriver Des yeux de sable Dans ces vagues-là.
V ide la nuit et son hôpital éphémère, Les anges vont et viennent Amputation d'une aile D'une cuisse, et ils repartent Faire leurs louanges. C'est ainsi, la nuit, Les narines fulminent, La science du souffle Et les bouches trainent derrière des portes A tenter de gouter le sang de l'autre Des vampires à narines pointuES. Voilà ce que sont ces animaux-là. Je suis las, détendu mais las, Le temps social hurle à mes pleurs de s'ennuyer. Et je m'ennuie, ni tristement, ni joyeusement, Dans l'hôpital vide de nuit, Ou je suis seul.
A bordé l'ordre Comme une vitamine imparfaite Les cœurs délurés s'enlacent Sous l’âge d'un enseignant L'œsophage et l'os pillent Le sexe. Une pile d'homme Une face de femme Dans l'ordre établi Vers une étable Le vulnérable os de l'homme Qui s'endort gaiement Organisant ses ronflements Dans un mensonge d'éternité.
U n haillon de plaies Habille mon torse. Les baisers sont des supplices Des petits rayons qui brulent ma peau Et toi et ta ferme habitude de ne pas vouloir m'aimer Comme si tu étais las de la vie Tu préfères t'en aller bailler près des fourmis, Sonner la nuit le majordome pour lui demander d'étendre ton drap Sur ton visage Tu as oublié que tu avais quelqu'un à aimer Mon haillon de plaies Continue à saigner Et j'ai besoin de t'oublier Avant que tu passes de l'autre côté.
L a fleur que j'attrape Au lance lèvre, Mmmm je goute Je lèche la pétale Le gout tombe en trainé de lait Je t'aime, je crois Je  crois hein pas sur Je balance un doigt Sur ton sein gauche Je louche, je mélange Je tasse Oui, je t'aime voila Car j'arrive À m'habituer A ton odeur cœur-por-el
L e dos encombré de pacotilles Les os hurlent à boire Derrière une limande rouge. Je vois tes yeux, marqués par le fer Les pupilles tourbillonnent à ma vue Et c'est un cimetière que l'on tend À la bouche du condamné. La nuit passe vite Quand on dit "bonjour" assez longuement.

La nuit féconde

L a nuit féconde, puis s'instruit De l'immense caillou bleu aux millions de fissures Qui se jongle lui-même. Les étoiles boueuses, crasse de l'oubli Font virevolter leurs lumières Comme des peines aimées. Le temps s'acharne à ralentir Son bonnet lui écrase le nez, Sa respiration se fait alors en année Et chaque os de chaque homme Plis doucement Nous devenons des fesse-à-terre Les mâchoires, des puits de dents noires, Ou se cache nos lèvres Ces langues coupées à la parole. Le vent s'inquiète, Voyant son frère allongé, Lui jette des cumulo nimbus, Ces fesses blanches qui lèveraient un bataillon. Puis la nuit s'éveille, Ce n'était qu'un affreux cauchemar.