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Affichage des articles du juillet, 2015

Ma lueur

Ma lueur, ma lueur, où est passé ma lueur ? Dans la caravane d'un alligator, Des mimosas à tête de veines Me parlent De choses et d'autres. Le sommeil vient vers moi Avec sa brique de lait, Il me nargue et m'explique Que la vie n'est pas faite pour lui. Je penche ma tête à 45 degrés Et je deviens un vent sensible, Un vent d'Ouest pour les humains En fête. Un moteur hurle dans mon cœur, Il veut fuir, fuir, Fuir les montagnes et les forêts, Pour retrouver le sommeil blanc cassé Qui m'a toujours aimé.

Les vaches

Un chat à queue de moisson, Ouvre l'appétit de la seringue édenté qui me regarde Avec des yeux d'amour. Les vaches alcooliques tournent Autour du pot avant de faire couler Leur lait sur le sol en marbre. Je jette ma propre vie Dans une épave en pleine Mer Atlantique. L'eau est assez distingué, Avec ses vagues dentelées et son cou De taureau. Mordre la vitesse et caresser La lenteur, Chauffer le nez d'un porc Et couler dans un bain de laine Avec mon âme close.

Je fulmine

Pressant l’été contre ma peau, Je pressens le retournement des châteaux Contre le sol. Un orage fait éclater en moi La dernière goutte de sueur qu'il me reste. Je fulmine ! Je fulmine ! Des trottoirs étroits Cooptent mon corps Pour en faire un lampadaire. Le ciel a son propre miroir, Il n'a pas besoin de l'eau. Quand je règle mes sentiments Sur ceux de l'autre, J'oublie mon cœur dans une tornade Et j'écrase mon ventre Pour qu'il ressemble A un continent. Les jours heureux, Les jours heureux Me rendent frivole, Abasourdi, saoul Et sans vis-à-vis. La vie, son col en V Et son nid de six milliards D'êtres humains, Fait le dos rond Pour attraper une goutte de pluie. Le soleil est bien trop lâche, Bien trop lâche !

Le bateau

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Le ba, Le ba, Le ba, Le bateau

Le corps est affublé

Le corps est affublé d'un aileron de requin, Le corps est affublé d'un aileron de requin. Le sommeil est triste sur les pistes de ski, Un érotomane joue du violon En regardant les filles passer, Des bouches serrent les lèvres Pour attraper une dose de Co2. Mon cœur bat, mon cœur bat, Il s'emballe, se tord, se cabre, Mon cœur-cheval qui court, Qui court dans la nuit ensoleillée. Les journées fécondent des radiateurs, Une lunette regarde d'autres lunettes, Des yeux se perdent dans des discours visuels. Le temps claque des dents, Une pensée me vient... Mais ce n'est pas une pensée, C'est un acte : Je lève mon verre à mon cerveau, Le plus beau des veaux d'or. Un ordinateur séquestre le réel. Un ballon de baudruche éclate. La fin.

Une baleine

Mon oreille s'échappe Au bar. Elle boit, elle boit, Puis tombe au sol. Une vertèbre la relève. Mon oreille émet des sons D'un moi ancien, Un moi fœtus, Un moi abricot. Elle roule sous le ciel Et chante l’éphémère, Qui est, entendons-nous bien, Une baleine échouée. Le vent soulève des roses Sans tête, Un écureuil domine Le parc, Les érudits dorment Sous des couvertures de livres. Le temps passe, Le temps passe.

Je fais fondre mes yeux

De langues s'assagissent Dans la nuit presque courte Où je me laisse dormir. Je compte les moutons, Les vaches et les ânes, Et je m'endors, Le corps tourbillonnant Sous les draps, Un mannequin en plastique A mes côtés. Il me parle du beau temps, Des pluies tombant Sur la terre sans fond. Je fais fondre mes yeux Pour qu'ils ressemblent A ceux d'un mort, D'un mort aux yeux Mouillés qui oublient Ces soixante dernières années. Et s'éteint, Tranquillement.

Môme

L'univers, pain de sucre sans bras ni sans jambes faisant des acrobaties pour plaire aux hommes et aux enfants. Une route se retourne sur elle-même pour voir si elle a oublié quelque chose. Des vertèbres riches et sans dents couvent les corps avant qu'ils tombent dans une tombe. Je me laisse happer par le ciel, zigoto bleu s'amusant à divertir les autres. Ma main de fer, Mon cœur de velours, Mon chêne s'esclaffant sans fin Lorsque ma culotte est mal mise. Je regarde à l'intérieur de moi-même, Je n'y vois que du feu Et une clairière où des poissons Jouent de la clarinette Pour absoudre leurs péchés. Des roses émasculées sortent Et font un pique-nique avec la mort. Elle préfère jouer aux dés, Cette garce. Môme autonome qui regarde les étoiles. Je vais mettre les voiles vers une route Qui se traverse. Les éléments sont contre moi. Je ne me laisse pas mourir comme un vulgaire Sapin. Une pomme honteuse roule jusqu'à L'arbre qui

Tout sur ma peau

Laisser le temps faire le tour de ma peau. Chausser des visages et me mirer dans l'eau. Coulant, coulant, coulant, coulant des litres De fromage entre mes yeux, Le silence fait une boum, Des corps effarés tombent Dans mon estomac. Je fais du bruit pour mieux vivre Mon ma lettre. Une porte s'enterre et téléphone à mon chien. Je ne vais pas aboyer, aboyer, aboyer, Aboyer, aboyer le jour de mes vingt ans. Sortir presque nu dans un monde Presque entier. Et souffler. 00000000000000000000000000001111111111133333333333334555555555422222222222233333333355555555555555555444444444444333333333333333312145455645232²223454T66544E

Je ne me reconnais pas

Presser l'intestin grêle. L'ombre joue à cache-cache Avec un aigle. Des proses et des ecchymoses S'invitent dans mon corps Et dans ma bouche. J'ai la porte joyeuse et la fenêtre malheureuse. J'écris le reste de la nuit Pour subjuguer mon clone. Une cicatrice renferme des mouchoirs Très résistants. Il pleut des cordes et des ficelles Sur le bébé qui fait ses premiers pas. Un geste suffit pour arrêter la route. Les chemins se rejoignent Vers l'être suspendu. Un café se renverse sur le miroir. Il devient nerveux et brouille les images. Je ne me reconnais pas.

Le sans-gêne !

La chenille vivote au mois d' août . J'ai un pied dans la paille Et un autre dans le monde. Mon ventre me parle de choses plus prosaïques Que la  Deuxième   Guerre   mondiale. Il me dit que l'existence qui me permet de vivre N'est qu'une écorce de plus  Sur l'arbre trop protégé. J'avance de lune en lune quand  Le soleil m'épargne ; Je n'arrête pas de fléchir ; Puis j'atteins le silence Qui reste debout, Un disque entre les lèvres. Les rouges et les vertes pommes Roulent autour de mon coccyx ; Mon front a des sueurs ; Le bruit du monde m'est sûrement Trop déplaisant ;   Alors, je disperse mes oreilles Dans de doux coussins. Le miroir se déshabille ; Le sans-gêne !

La lune a de l'embonpoint

Echange, échange avec  l'autre hidalgo  sur twitter  autour d'une lune et d'un ventre rond. J'empeste le soleil qui s'ouvre sur la mer, la robe fendue. Soulève ta jupe et mords la scie. [ne dissèque ne dissèque.] La lune a de l'embonpoint, j'ai vu des jupes s'agiter devant l'arbre à 24 dents, cadavre sonore élargissant le monde. Dans l'espace péridural, sous ses jupes, à l'extrémité du cathéter, j'ai vu l'embryon pluton. L'embryon savonne les jambes, Le bébé est une créature de lait, Un pêcheur attendant la montée des os. Cadavre froid, agrégat d'ivoire du permafrost, de tourbe mortifiée, l'embryon pluton tète. Sous la robe, la lune caresse, la barque louvoie, l'embryon dissèque. 24 dents de lait tètent, 24 dents de lait dissèquent. L'arbre n'est plus un embryon. C'est un bébé aux os consolidés. Un bébé parle à ses dents, Le

Orgue

Des mirabelles dans ma tête de lance-pierre. J'ai deux ans de vie qui s'éternisent. Le cœur en quête de lunes pas trop froides, de soleils pas trop chauds, je réagis à la pluie pendant que mon ombre fait des mamours aux oiseaux. Je me jette dans mes bras, je me jette dans mes bras. J'attrape mes muscles et je les tourne dans tous   les sens, jusqu'à ce qu'ils ramollissent. La porte a une personne à  chaque côté , j'ai déjà ouvert une boîte de bruit pour faire la fête mais les forains m'ont dit que mon corps était un peu trop près du bord. Je dois faire attention, je dois faire attention.  Ai -je déjà signifié aux canards que la fête est finie ?  Ai -je déjà comblé mon b(v)ide ?  qu'est-ce que je   me mords, qu' est-ce   je me mords ! J'arrête pas de me mordre, de sniffer la poussière pour y faire pousser des fleurs. Un orgue me parle. Il me parle tout le temps. Un orgue dans ma tête. Un orgue,  un   orgue. Je ne laisserai pas ma pluie faire du

Mon cœur est en Espagne

 Écho de l'ombre d'un moustique, J'ai mon cerveau qui tourne, tourne, Autour d'un pot de confiture. Confort, confort, je déteste le confort. Mon âme tenant un bout de ficelle A la main va dire au docteur Que mon cœur est en Espagne. Il est en Espagne depuis 50 ans, Traversant les Ramblas, Jouant aux boules avec d'autres Cœurs plus lourds que lui. Travestissement de ma main, Qui devient papillon, Cristal poilu et corde Pour avion. J'avance pas à pas Jusqu'à la cicatrice Du monde. Elle dort d'un sommeil léger. J'entre. Le corps au bord.

Mes chevaux courent jusqu'au point d'eau

Des cordes pendent, Des cordes pendent sous les ponts. Je m'attrape par le col Et je me crie à l'oreille : « Chuchote toi Chuchote toi ». Mes visages sont de plus en plus nombreux, J'en perds mes racines, Mes pieds. Mes chevaux courent jusqu'au point d'eau Mais reviennent assoiffés. Un cœur en plâtre dans une vitre. Je pose mon corps entre deux portes. Un athlète de la névrose, Un écrivain qui perd des images. Je mélange mon ventre avec la nuit. Et rien ne disparaît. Rien.