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Affichage des articles du juin, 2016

Un enfant

Un enfant s'en va En touchant du bout du doigt La lune. Les équipes de football Chantent l'hymne martien, Un chien court jusqu'à une main Pleine de nourriture. Le silence se réfugie dans une trompette, Des ramifications du soleil Se trouvent dans la bête de Dieu. Un ours infatigable sort de la douche. Ma peau fait le tour de mes os Et mes os tournent autour de la Terre. Je suis en lévitation, Je parcours le monde avec mes lèvres Et mon foie. Une porte s'occupe d'oublier les souvenirs. Mes yeux regardent vers le nord, Le Grand Nord. Et je m'endors Les oreilles bouchées.

Je reste

Je reste près de mes lèvres pour pas qu'elles s'en aillent. Les journées se font belles le matin puis tombent dans l'oubli Pendant un quart d'heure. Je regarde par la fenêtre les oiseaux pendouiller Et je prends mon café. Un homme cherche sa chaussure blanche Et son cœur noir pour s'envoler avec sa belle Sur une île paradisiaque. Des voitures se jettent par la fenêtre, Une montre se fait piquer par une aiguille, Le chat majestueux se pose sur mes genoux, Je me casse les reins, La douceur du printemps fait du bien Aux mamelons. Un tourne-disque vrombit, Un homme s'en va presque tout seul. Je ne sais pas ce qu'est un corps. Ça doit servir à faire chavirer La pensée.

Cordon ombilical

Les vases qui sont sur ma tête Me permettent de te parler à toi, Fleur d'entre les fleurs, Chômage du cœur Et danse des alligators Sur le monde. Un jour, j'irai au Brésil Chasser l'eau, L'eau agressive, Celle qui pique la cervelle. J'irai dormir à la belle étoile Au milieu des champs de blé Avec mon anorak Et ma table basse. Je chanterai entre les domaines, Je partirai presque à l'heure Pour avoir mon train, Et je danserai avec mon cœur sur une sérénade d'un chanteur inconnu. Les rues escarpées de Lisbonne Me donne la chair de poule. Je vais sans cesse écrire Tout ce qui m'arrive depuis ma naissance. Je notais déjà dans le ventre de ma mère Ce qui se tramait, C'était un endroit clos, Mou, où je jouais avec mon Cordon ombilical. J'ai souvent dormi avec moi-même, C'est la solution la plus simple. Je me coupe la tête en deux Et je me regarde dans le miroir, Je suis beau, Presque lunaire, Un peu solaire, Je da

Blessure

Déception des mains qui Se jettent sur le ministère régalien De la France forte. La petite blessure que j'ai au cœur Me semble bien discrète pour un monstre. Je vois des chiens, partout des chiens Ils aboient, alors j'aboie hooouuuuuuuhouuuuuuuuu Et un canadair fait des tours au-dessus de ma bouche, Je bois son eau avec vigueur et détachement, je m'en fous de tout sauf du pape qui a deux têtes depuis midi.

Le petit enfant

Demi-sommeil éveillé Du soir au matin; Un angle dans la chaussure , des nains de jardin partent vers Conflans avec deux kilos de moquette Sous le bras. Le bras cassé, le bras raccourci, la bras ballant, c'est lourd c'est lent. Le petit enfant fait son lit avant de cauchemarder devant ses parents. Il fait son lit doucement; Avec torpeur et grise mine, il ne sait pas où sont cachés les vestiges anciens de la mer. Mercredi, l'enfant part à l'école un corbeau sur le dos et une mèche de cheveux sur le ventre. Il pense au bienfait de l'humanité tout entière et si les guerres pouvaient s'arrêter ça ferait du bien à ses tympans. Le petit enfant danse quelque part dans l'Arkansas en attendant que la ligne de chemin de fer s'ouvre. Un homme fait son nid avec une poule derrière l'arbre de connaissances. On fait le même geste chaque jour, même pendant un mois, on fait le même geste rien que ça . Ça ne sert à rien et pourtant le petit enfant tombe à la renverse

Des mirages

Le monde a deux grandes mains Pour attraper la lune. Hier, j'ai racheté mon cœur Pour en faire de la bouillabaisse. Les murs écoutent aux portes Pendant que j'écris ces quelques lignes Qui seront lues par des hommes-miroirs. Les hommes-miroirs sont des bêtes Assoiffées d'oasis tièdes Et de langues fourchues. Ces langues lèchent Les oasis, Des mirages et des milliers de fantômes Sautent de joie au-dessus de Paris Lorsque la Tour Eiffel Jette son dévolu sur le plus beau Des nuages. Un masque d’été sert toujours En hiver. Les sinistrés se rassemblent Dans le ventre du monde. Un homme garde son cœur Pour en faire une écharpe. Il n'aura plus froid... Pense-t-il.  

J'ai un creux

J'ai un creux dans ma main Qui n'arrête pas de s'agrandir. Les journées passent Et je regarde le bruit Qui m'entoure avec délectation. Un homme chausse sa main Pour marcher vers les étoiles, Un autre ose mourir Derrière un arbre Pour connaître le sentiment de plénitude. Je me penche sur ma blessure En forme d'oiseau Et j'écris souvent, J'écris souvent que le monde N'est pas correcte, Il médite des heures En haut des buildings Et oublie sa famille. Les matins sont faits Pour s'accrocher aux miroirs. Descendre peu à peu les marches Et sentir l'odeur des roses Qui se consolent. Le pain marche jusqu'à mon pied, Je trempe le vide Dans une assiette. Les heures se prélassent Sous un soleil de plomb. Je marche entre les lignes Pour arriver au cercle nuptial. Un homme s'accroche A mon ongle et me dit D'ouvrir mon cœur. Je l'écoute. Je dors.

Les arrières grands-pères

Le temps dessine une ombre Sur mon chemin. Cette ombre est flasque, Pleine de tissus, du rouge vif. Les arbres se perdent dans la forêt A la recherche du midi. Un homme descend de sa chaise Pour prier un Dieu qui ne l'oubliera pas. Un oiseau s'attache à ses congénères Pour voler en marge des nuages. Une vie à aimer, Une vie à aimer Les vins d'autrefois, Qui rendaient saoul les arrières grands-pères. Moi, je ne me suis jamais connu, Et je n'ai jamais eu l'intention de me reconnaître. Cela sert peut-être à quelque chose Mais ce quelque chose est lent et fastidieux. Alors j'écris, Pour savoir où dorment les ombres.

Un dormeur

Ma main dessine Un bonhomme sur le dos d'un cheval. Je me console En regardant ma montre chaque matin. Elle me donne l'heure à laquelle Je suis présent au monde. Les miroirs ont des courbatures, Ils s'assoupissent. Les gens dans la rue N'arrêtent pas de marcher, C'est peut-être pour échapper à la maladie monstrueuse Qu'est l'immobilisme. La lampe clignote chaque matin Dans le ventre du cheval. Je garde ma tête hors de l'eau Pour apercevoir les palmiers. Un dormeur est un être vivant... Pas tout le temps non plus.

Le masque

Le masque que je porte Au beau milieu de la nuit Me permet de discuter Avec les ombres qui m'entourent. Les matins, je jette Un nénuphar aux pieds des demoiselles. Le soir, j'ouvre la fenêtre Pour sentir l'air frais. Mes cerveaux se font la malle, Mes idées s'entendent Pour me faire passer un mauvais quart d'heure. Les journées sont fiévreuses. Un éléphant entend des voix. Une chouette habite au-dessus De ma porte. Le silence agace les enfants. Deux lunettes discutent De l'horizon. Un homme boit jusqu'à étourdir Son passé. Le temps se presse Pour s'en aller.

Les choses vont et viennent

Les choses vont et viennent Comme des lopins de terre. Un homme à quarante ans Pense aux chevaux Qui se modifient. Des gestes toujours plus lents Rendent la vie beaucoup plus Sombre. La lenteur n'a d'égale que le geste Furtif d'un baiser masqué Sur un balcon. Les filles dansent sur une musique Platonicienne pendant Que leurs parents regardent Sur France 2 un documentaire Animalier. Des sièges parlent entre eux, Un miroir fait la fête toute la nuit Au bord du chaos, Une lune chavire Sur mon front, Je désespère de trouver La caméra qui me fera danser Toute la vie. Une dune se rend compte Qu'un grain de sable N'est pas égal à un euro. Elle pleure, Pendant que la mer Ingurgite des roses Printanières.