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Affichage des articles du février, 2017

Mais où est x?

Un chat schizophrène demande Si le jour et la nuit c'est la même chose. Une lampe roule autour d'un arbre Pour lui donner une luminosité automnale. Des rats colportent la rumeur Comme quoi le monde appartiendrait Aux humains. Un ordinateur tresse les cheveux D'une gamine de six ans. Une bouche gronde Une de ses dents car Elle a trop bougé. Des miroirs s'emmitouflent Et dorment d'un sommeil léger. Une équation donne la mort perdante. Une autre équation cherche x. Mais où est x ? On ne domine jamais son corps Sauf quand il perd ses muscles. Une musaraigne va au musée Chercher des toiles de maîtres. Un grand berceau où logent trois bébés S'envolent sur la lune. Une langue perd sa faculté de parler. Les astronautes déchaussent les bébés. Un grand Dieu coopte le diable Pour qu'il triche aux échecs. Les grands cerveaux se rencontrent Et la vie est un bébé multipolaire.

Des portes rapetissent

Un oiseau s'enferme dans une maison. Il vole dans la télévision. Des couples batifolent près de l'église. Un chat cherche un autre chat Pour fonder une famille de chats. L'écoulement de sang dans mon bras Me permet de parler à mes globules Rouges et noirs. Une écharpe s'échappe de la prison. Dieu cherche des lignes Sur les chiffres romains. Un chapeau sur mon crâne Fait tomber mes cheveux. Une lune additionne le nombre De sandwichs mangés par l'homme Dans la maison. L'oiseau s'envole par la fenêtre. Des portes rapetissent Et deviennent des maisons pour fourmis.

Un torrent

Le temps est agité aujourd'hui, Il y a des vagues dans le ciel Et des poissons au sol. Un torrent a emporté le monde Et l'a coupé en deux parties. Le temps est agité aujourd'hui, Il y a un ours qui fume la pipe Devant une bijouterie, Des lapins roulent à 200 km/h Sur les routes de campagne. Les gens jouent à mourir Pour ne pas faire partir leur belle. Un ongle s'assoit à côté d'un pêcheur Et lui parle de sa tristesse d'être tout le temps Attaché au doigt. Une porte s'envole, Tombant sur Mars. Un homme de quatre cents ans Demande l'heure à un bébé. Il lui répond qu'il est minuit Pour tout le monde Depuis la nuit des temps.

Le coeur sans bras

J'ai cherché pendant longtemps Le cœur sans bras Qui se baladait entre les siècles. Un jour, J'ai trouvé une épée dans Une corbeille à linge. J'ai chahuté le mur Le plus haut Pour voir le monde Avec des yeux d'enfant Chanteur. Les rides sur mes bras Me rappellent que rien Ne sauve les gens du temps Mais qu'on peut quand même Écrire pour fixer son corps A la plage blanche.

Le monstre

Le monstre à huit têtes Parle à mes trois ventres. Une église fait la prière Sous la mer, Un chat se cherche Dans un miroir, Une lune de coton Illumine les pulls Des gens qui marchent. Le silence s'envole Avec un oiseau à trompe, Le cœur de mes paupières Est serré, La nuit mange au grec Avec le jour Et discutent de l'après-midi. Mon corps s'étend Sur le monde. Je ne regarde pas le ciel Perdre sa chaussure.

Pendant qu'on dort

Parfois, on pense que la vie s'arrête Pendant qu'on dort. Mais en fait non. Elle ne s'arrête pas. Les anges font le tour de notre corps Avec des plumes pour nous ramener à la vie, Et on se laisse guider. Les gens se ressemblent, Enfin leurs cerveaux se ressemblent, Il a un millier de questions et de réponses Qui tournent, qui tournent. Et on n'a pas la réponse. Je sais pas pourquoi. J'aimerais bien avoir la réponse. Mais ça sert à quoi. A rien. Alors les anges continuent de nous rafistoler Avec leurs plumes Et nous on se régénère chaque nuit Et on crie, on se lamente, On se donne à voir aux milliers d'yeux Autour de nous. On pense, on se penche au-dessus de la Seine, On regarde, on a peur, On se crispe, On ne s'endort pas. Et puis les verbes viennent. Ils scintillent. Ils brûlent. Et nous on pense. On pense.