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Affichage des articles du juillet, 2018

Savon

On a un peu oublié Que tout le monde A déjà été bébé. Même Dieu Qui jouait aux billes Le long d'un nuage. Même les trois mousquetaires Sortant leurs épées Pour couper les arbres Restant dans le lit. Chapeau sur le crâne d'un oiseau, Il change de chambre Et découvre des centaines De poupées jaunies Par le temps Et le temps noirci Par la poussière. La maison de ma grand-mère Ressemblait à un parapluie Retourné. L'eau de pluie Faisait vivre les lézards A la recherche de leur queue. Un manchot vend Un territoire aux enchères. Personne ne l'achète. Et là, une cabane rouge S'installe dans nos oreilles. Il y a le feu dans les serrures Des appartements parisiens. Chantons comme en 1832 Et rêvons comme en 1950. Le robinet se déshabille. Un savon passe un savon A un autre savon.

Caillou Pupilles

Les pupilles d'une jeune fille Rentrent au couvent avant minuit. On entend l'herbe pousser dans Le cerveau rachitique des poètes. Le château reçoit pour la première Fois depuis 5 000 ans Le président de la Bretagne. Il jette de l'eau sur la figure D'un caillou qui a oublié Comment marche le monde. Des cicatrices s'emmêlent Sur le bras des amoureux. Une salle de cinéma projette L'histoire du monde Depuis Adam & Eve. Un dinosaure surmonte Son angoisse Et ouvre sa gueule Pour avaler un neuroleptique. Les murs sont en concurrences Pour enfermer le plus sereinement La population. J'ai le sourcil qui s'étend sur 300 km Pour faire danser les verbes humanoïdes.

L'ombre maladive

Un carton d'emballage Coupe la circulation Entre Melun et Verdun. Les oiseaux s'emmerdent Sur les fils électriques, Ils préfèrent se pavaner Le long de la Seine. Un mort s'allonge pour faire le mort, Des hommes à cicatrices Aussi longues que leur bras Descendent vers les Champs-Élysées. Un pot de yaourt se jette à la mer Un mercredi. Je discute avec mon œil. Je lui dis d'aller à gauche Après le rond-point. Les amis de Dieu Se retrouvent dans une pizzeria Au Vatican. Un sommet de montagne ne vaut pas un cerveau En pleine ébullition. Des chats nains Tombent dans un plat de riz. J'ai le cœur à gauche, Le porte-monnaie au cœur Et j'achète des ombres Pour les revendre en vintage. Une douceur de Printemps S'échappe de ma narine. Je vois les corps monter Au ciel et Jésus descendre sur Terre. Changeons de trottoir Pour mieux garder nos bébés En bonne santé.

Stade

Dans mon ventre, Un stade de 80 000 personnes Loue Dieu Pour les bienfaits de la circoncision. Des entonnoirs où dorment des bébés Silencieux s'enfoncent dans l’œil D'un aigle. Chassons les poils Des milliards de corps Qui composent Un peuple Terrien Et parfois lilliputien. La jeunesse permet de s'offrir Un tronc d'arbre pour un prix dérisoire. L'écriture, c'est comme sniffer un nuage Avant de décrire le soleil. Des couvertures se donnent la main Pour emmitoufler Un Jésus marchant sur l'aube. Les fraises ne sont pas rouges par hasard. La pastèque se brise en deux pays Distincts.