Je deviens imparfait
Dormir, dormir, dormir sous le grain de sable qui m'a vu naître.
La lunette est joueuse, espiègle, elle montre les dents. Le monde
tourne sur lui-même et moi je vaque vers des sentiers battus. Courbe
du ventre, courbe du temps, une pensée me vient, une autre, et une
autre encore. L'érosion du cerveau, la pensée n'a pas de méthode,
elle vrille sous les tropiques avec mon casque de velours. Un plaisir
partagé, une nuit sans sommeil hurle à la fenêtre. Des rides et
des écorces, des traînés de cheveux partent dans le désert
trouver leurs oasis. Je m'étale sur mon lit, je grave une page sur
ma langue. Le temps me paraît long, mais il n'est pas plus long
qu'un sabre ou qu'une ligne. Ma voix devient rare. Je lance des
bouteilles à la mer. Je deviens un petit navire, un cube de glace
miroitant l'avenir.
Une lessive se fait,
une lessive se fait.
Jamais ! Jamais !
Une écoute prolongée de mon propre cœur me permet de mieux comprendre les turpitudes du monde. Je pose une graine dans ma tête et une autre sur mon pied. Il y pousse des arbres, des tunnels sans fin qui craignent le passé. Un sourire d'enfant et une gueule d'éléphant. Mon arc-en-ciel tombe dans un ventilateur. Il ventile de la couleur. Du bleu, du bleu, du violet. Mon ventilateur ventile de la couleur. Je deviens imparfait. Je deviens l'ombre d'une carte. Elle est posée au sol, des vertèbres se resserrent autour d'une idée. Cette idée aussi est imparfaite. Mon ventre s'allonge au-delà du ciel. Lui aussi est imparfait. Ma colombe sans nom vole vers mon corps sans bras. Je prolonge le son du violon d'un sifflement de guêpe.
Le temps s'est assombri sur la majeure partie du pays. Il reste pourtant une dizaine de soleils à explorer.
Des vêtements bêtement assoupis s'offrent aux corps aventureux blaguant sur un trottoir. Nous parlons l'anglais et le langage des signes avec nos lèvres rentrés. Je pense, je pense, je pense, je réfléchis.Je pense, je réfléchis, je pense. Pente pour mes pieds, plante pour mes mains, un écart entre mon ordinaire et mon extraordinaire fait que je suis un corps sans reins. Ne prêtons pas aux choses la vie qui nous habite. Une horloge n'a pas de turpitude, à part celle de combler une journée. Ce qui est déjà une turpitude en soi.
Une lessive se fait,
une lessive se fait.
Jamais ! Jamais !
Une écoute prolongée de mon propre cœur me permet de mieux comprendre les turpitudes du monde. Je pose une graine dans ma tête et une autre sur mon pied. Il y pousse des arbres, des tunnels sans fin qui craignent le passé. Un sourire d'enfant et une gueule d'éléphant. Mon arc-en-ciel tombe dans un ventilateur. Il ventile de la couleur. Du bleu, du bleu, du violet. Mon ventilateur ventile de la couleur. Je deviens imparfait. Je deviens l'ombre d'une carte. Elle est posée au sol, des vertèbres se resserrent autour d'une idée. Cette idée aussi est imparfaite. Mon ventre s'allonge au-delà du ciel. Lui aussi est imparfait. Ma colombe sans nom vole vers mon corps sans bras. Je prolonge le son du violon d'un sifflement de guêpe.
Le temps s'est assombri sur la majeure partie du pays. Il reste pourtant une dizaine de soleils à explorer.
Des vêtements bêtement assoupis s'offrent aux corps aventureux blaguant sur un trottoir. Nous parlons l'anglais et le langage des signes avec nos lèvres rentrés. Je pense, je pense, je pense, je réfléchis.Je pense, je réfléchis, je pense. Pente pour mes pieds, plante pour mes mains, un écart entre mon ordinaire et mon extraordinaire fait que je suis un corps sans reins. Ne prêtons pas aux choses la vie qui nous habite. Une horloge n'a pas de turpitude, à part celle de combler une journée. Ce qui est déjà une turpitude en soi.
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