L'échelle
Le jus d'orange que j'ai dans ma poche
Me laisse sans voix.
Un ordinateur permet de faire des
recherches
Sur un testicule ou bien deux.
On ne naît pas artiste, on le devient,
Avec un travail acharné et des
journées
A regarder le monde avec des yeux de
biche.
Je ne glace pas ma main
Pour attraper la tienne.
Une voiture ne se retourne plus.
On ne fait que passer, disent les
sages.
On ne fait que rester, disent les
chiants.
La route est encore trop raide
Pour te parler.
Je ne songe pas aux rêves que j'ai
faits hier.
J'en ferai demain.
Et demain matin est un autre jour.
L'échelle tombe à plat ventre
Sur le sol.
Un miroir fabrique des jouets en
plastique
Pour émerveiller les visages
vieillissants.
Le temps est sombre.
Comme ma gueule lorsque je reçois le
courrier
Du mannequin qui dort dans mon âme.
On règle nos vies
Pour qu'il ne se passe rien de grave.
Et pourtant il y a la mort.
Alors on fait la fête.
Et pourtant à la fin c'est grave.
Je ne laisse pas les écureuils
bavassés
Sur mon prochain départ pour les
tropiques.
Un cancre fait sa valise,
Le monde est coupé en deux,
Entre ceux qui parlent avec le cœur
Et ceux qui vendent leur cœur.
Moi je le vends.
Et je me fais une petite somme
rondelette.
Ma maman m'a dit un jour :
« Il ne faut pas parler aux
inconnus »
Moi j'écris pour des inconnus.
Je prends des risques énormes.
Et puis je m'endors sur mon sort.
Rien ne me laisse de marbre
Sauf le marbre.
Le soleil a souffert le pauvre.
Il brûle.
Commentaires