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Affichage des articles du juillet, 2016

Un nain fait la courte échelle

Le matin a deux bras, deux jambes Pour attraper les voleurs. Les doux matins que ma mère m'offrait Était fait d'idées neuves et d'eau fraîche. Je ne suis pas un robot en forme d'humain, Je suis plutôt un humain en forme de robot. Les ascenseurs contractent leurs poumons, Une femme s'assoit entre le marteau et l'enclume, Une cigarette s'éteint et se rallume, Un homme dans sa trentaine me regarde Avec un air de ne pas y toucher, Une langue s'étale sur la chaussée, Mille oiseaux s'écoutent parler A propos de la sortie de l'Europe, Un nain fait la courte échelle A un géant, Des miroirs atteignent la taille Des géants Et on ne peut plus mourir On ne peut plus mourir.

Je vis

Parfois, on regarde dans son lit Pour voir si on n'a pas oublié son corps. Les matins font de la balançoire Avec des mannequins empaillés. Un jour, je dirai que je suis le plus fort Des humains, mais c'est pas pour tout de suite. Les hommes ont toujours une tête de plus Que les animaux, c'est pas pour ça Qu'il faut la couper. Je vais et je viens entre mes lèvres Pour goûter à ma vie, La vie qui est toujours plus douce Que la prunelle de mes yeux. Un ogre fait dans la dentelle, Une grand-mère s'assoupit près d'un lac, Une robe fait le tour du monde Pour vêtir Pluton. Un chat compte le nombre de vies Qu'il lui reste. Je ne reste pas au mois de septembre Dans ma porte, Je sors. Et je vis.