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Affichage des articles du juin, 2017

La tête pleine

Les étoiles font la grève. Un enfant jette un coton-tige dans le ciel, Il retombe sur une girafe qui se cure les dents. Les mains de ma grand-mère Transpercent le ciel, Un éléphant court jusqu'à la vague, Des cicatrices animées roulent sur mon corps, Je ne crois pas que la guerre est terminée, Une loupe se regarde dans une glace Pensant qu'elle a un gros nez. On ne dorlote pas assez son nombril, On pense qu'il va s'en aller, Mais en fait, il reste, Attaché au ventre comme un creux. On lui donne de l'eau, De la viande, Des animaux congelés. Et puis on s'en va, La mine défaite. On entre dans un endroit parfumé A la maladie, Et on se prosterne devant le saint singe. Le singe aux 35 dents et aux poils comme du velours. L'arithmétique du ciel Est de plus en plus bavarde. Un jour on coupera la queue d'un lézard Qui s'étend du Cameroun à la Russie. Et on s'en ira, La tête pleine.

L'étourneau

Les enfants ont des cils Plus longs que les ailes D'un ange. Ce matin, une femme est partie Chasser l'étourneau. Ce n'est pas parce que le monde est rond Qu'il faut faire des cercles avec ses pieds, Le compas s'en est allé sur le cuir chevelu D'une vieille dame. Un ostéopathe a mal aux os. Le zoo de Vincennes est rempli De primates à têtes de coton. Je ne crois pas que la vie Soit une chaise. C'est peut-être un tableau, Où l'on écrit les mots amour, mort, Et avion. Car les avions c'est beau. Ça vole dans le ciel. Pas comme les humains. On dessine des cigarettes Au sol Parce qu'on a envie de fumer. Mais cela ne sert à rien. Personne ne dort dans la prison. Les hommes dansent Sur la pointe des pieds. Une soucoupe volante Tombe en panne. Un homme vert s'allonge Dans l'herbe verte. Il a deux trous rouges au côté droit.

La bible

La couleur bleue Est la plus vaste. On ne retient jamais le chiffre 7, Il porte malheur. Les échographies montraient qu'à ma naissance J'avais une anguille dans le cerveau. Les routes soutiennent les humains Et les humains soutiennent le ciel. On n'est jamais assez prudent Lorsque les morts reviennent nous parler. Il pleut dans mes jambes. Il pleut dans mes jambes. Une cantine où des enfants jouent A se triturer l'esprit. La vague avance jusqu'à notre Dieu. Pourtant, il n'est pas là. On déchiffre pour lui La Bible, Mais il est plutôt foot.

Himalaya

A trop vouloir atteindre le sol On finit par tomber dans le ciel. Les nuages ont des dents de lait Et prêchent leur religion Aux humains à têtes vertes. Les jambes de la mort Marchent jusqu'à la clairière. Un chat traverse, Les voitures s'arrêtent, Et voilà, voilà Encore un moment d'éternité. Une coccinelle a cent ans D'après un enfant millénaire. Les arbres s'accrochent aux branches, Les hommes s'accrochent à leurs cerveaux, Et tout est en lambeaux. Les vêtements s'envolent A 300 km/h. Un avion entre dans un trou de souris, Les éclats de verre que je porte en moi Sont des bouts de Neptune. L'échelle est trop haute, L'échelle est trop haute, Ne pas regarder en bas, Ne pas regarder en bas, L'Himalaya est loin, La muraille de Chine est loin, Les ours s'écartent du ciel Pour dominer la mer. Un mercredi matin, Le journal est arrivé, Il annonce la mort D'un ogre. Courbature au

Tibia

Le cœur au centre du monde, On ne cherche pas les lézards Mais ils nous cherchent. Une petite écrevisse tapote avec ses pieds En entendant un rappeur des temps anciens. Les vaches traitent les autres vaches De vaches Et tout le monde est heureux. Le soleil crache sa dernière flamme, La Terre s'éteint, Un mort demande de se faire rembourser Sa vie. Les gens ont des bisons aux ongles, Dieu est en cloque de son deuxième enfant. Jésus junior. On entend autour de nous Que Paris s'allonge au sol Et fait des pompes. Je ne creuse pas dans mon tibia Même s'il doit s'y cacher un trésor. Les clefs sont perdues. Personne ne peut rentrer chez soi. Une colombe tremble en entendant Un coup de fusil. Les guerres commencent Et ne finissent jamais.

L'herbe est haute

Le soleil fond en larmes en voyant La lune arrivée. Un homme endort son bébé En imitant le phoque. Les vins se servent à boire. Un chat dessine. Une porte claque. Deux portes claques, Un homme tend l'autre joue. On naît difficilement en juillet, On peut avoir un cerveau Qui fonctionne trop vite Pour comprendre le monde. L’État français cache les bébés Des vieilles dames, Un ourson coule des jours heureux En Arabie Saoudite. En tournant à gauche, J'ai vu un couple de tortues Tomber dans l'eau. Un mannequin nain Demande une chemise à sa taille. Dieu ne dort jamais, Il est vif, Court de droite à gauche. C'est pour cette raison Que l'on ne le voie jamais.

Doucement

Doucement, doucement, La chute des corps s'initie Dans le chapeau, Les hominidés s'inspirent Des peintures du vieux monde Pour faire courir les ânes. Un chat transsibérien Raconte ses miaulements A un psychanalyste. Le comptoir est ouvert, On peut y manger De la pastèque pulmonaire Et des abricots artériels. Une vie ne se substitue à rien Sinon au vide lui-même. Les coussins brûlent dans le lit, Ma tante rapporte les dattes Du jardin, Une lune s'extasie devant une ampoule. Les gens frappent un arbre Et vident les rues.