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Affichage des articles du avril, 2017

Choix

L'équilibre de mes pieds Dépend de l'équilibre de mes mains. Un jour, je partirai voter blanc En Ouganda, J'irai chasser les ours, Coopter les mygales, Hurler avec les clous Et changer la couche du monde. Il y a un choix à faire, Qui n'est pas difficile Mais pourtant c'est un choix Et comme un choix n'arrive jamais seul, On dorlote le chat qui dort à côté de nous. Les cils de la femme en bas de chez moi Battent autant que les ailes des oiseaux. Le ventilateur ne marche plus, C'est un ventilateur et pourtant Il ne marche plus. On ne donne pas assez de voix Aux écrevisses, Et pourtant on a le choix. J'ouvre une porte, J'en ferme une autre. Quatre singes discutent de la fin des temps Et les chimpanzés abdiquent. On discutera de ceci Dans 200 heures Et on constituera notre gouvernement Avec des hommes et des femmes Ayant un âge dépassant celui du Christ.

Écureuil

La moto traverse le champ. Un homme trouve sur son passage Un écureuil sans dent. Il lui dit d'un air malicieux Qu'il ne peut pas s'enfuir Sous la mer. On entend souvent dans la bouche Des morts que le soleil est parti. Il est toujours là pourtant. Les citadins ont la fâcheuse Tendance à marcher dans leur appartement. Une fenêtre tombe à la renverse En voyant un très beau miroir. Je ne crois pas en Dieu, Mais il est possible qu'il se cache Pour ne pas effrayer les vivants. On ne le connaît pas, C'est peut-être un homme à chapeau. Les hommes à chapeau se prennent souvent Pour Dieu. Je fixe un chat dans les yeux, Il détourne le regard. Je pense que c'est parce qu'il cache de l'argent En Suisse. On célèbre souvent le cou des femmes Dans ma contrée.

Serpombrils

La végétation dans mon ventre Ressemble de plus en plus à une jungle. Il y a des serpombrils, des estominges, Des koalas sanguins et des baleinaleaux. Sous terre, on ne sait ce qu'il y a, Sauf des mange-croutons et des fées Sans ailes. On compte de un à 100 pendant que La Terre tourne sur mon ongle. Je regarde le vent taper à ma porte Et les sourcils du Monsieur sont de plus en plus Épais. Le silence tord la bouche Des marginaux, On ne se blesse plus avec des couteaux Mais avec du linge. L'écriture échange avec moi-même Sur la couleur du ciel. Un homme trempe la mort Dans un verre d'eau. Personne ne cherche à couler Sauf les poissons.

On creuse

 On creuse, on creuse, On creuse le capot d'une voiture, On creuse la gambas qui a des ramifications En Espagne. On tond le cou de la dame en rose, On creuse, dans les cimetières, Dans les rues, sur les routes. On attrape la mort et on lui dit Ses quatre vérités. Mon nez sent le cerveau, Qui se creuse, qui traîne, Qui vacille. On tord les doigts pour voir plus loin, Culbuter l'horizon, Faire sécher les prairies, Négocier avec la vie Le dernier souffle du vieillard. On creuse, on creuse, On fait fondre les frontières Entre le rêve et la réalité, On souffle sur le jasmin Et on se gratte le nez En attendant que les dinosaures passent.