Articles

Affichage des articles du avril, 2019

Grisaille

Renverser la pensée comme un lit d'hôpital, les choses se font et se défont, Un trottoir qui se rêve En mer palmée. Les gens ont des visages Aussi couvert Que des assiettes. Cachons nos Ancêtres pour Qu'ils ne meurent plus. On pèse le cerveau Comme on pèse Une pastèque. Sortir d'une pomme, Descendre de soi Pour arriver A la date de son deuxième Anniversaire. Coffre dans l'ombre, Fantôme électrifié Pour faire peur Aux agents EDF. Le temps avance avec une tortue Sur la carapace. Jeter une fleur Au-dessus De Dieu. Autoroute Où les voitures Oublient de passer. Le corps qui oublie Le corps. Les veines entourent La grisaille Lunaire.

Coupe de France/Finale

Le fantôme quitte La pelouse. Les herbes folles Grattent les pieds Du défenseur Brésilien. 118 e minutes, Le monde retient Un radeau Pour qu'il vogue Sur le nuage gauche. Un mort Coupe une carotte Et des racines Pour diviser Le gâteau En quatre parts. Cachalot Vivant Dans un chalet. Combustion Des ombres Inconnues. Sortir de son corps Avec une traînée De feu rouge. L'aigle rose Invente La roue A manger le beurre. Coton-tige Et savon. Personne Ne sait, Sauf moi.

Paparazzis

Un siècle Qui compte sur ses doigts Les années bissextiles. Une Tour Eiffel Boit dans la seine Avant de recracher De l'eau et de la rouille. Un cœur consommateur De films et de pastèques Fraîches. Voir un corps Sans bruit Est aussi perturbant Que d'arracher Une plante. Les fleurs se suivent Mais ne se ressemblent pas. Vivre dans son squelette Et se cacher sous la peau Afin que les paparazzis Ne devinent rien De nos organes. Presser un coton Sur une colombe, Vernir son crâne Et sa main Pour descendre Les escaliers. Les couffins Se servent à boire. Vivre derrière la vitre. Vivre dans le chapeau .

Aquamonde

Barbe que l'on tourne huit fois pour appeler Le seigneur. On trimballe son cœur Dans les égouts De la ville. Un oeil-poisson Lave les carreaux De l'aquamonde. Sortir un bruit De son oreille Afin d'être sûr De la fin du monde. Des hélicoptères Coupent les nuages En deux triangles Distincts. J'ai le ventre qui gonfle Quand ma tête gondole. Le verbe se ramifie Dans une oie. Chanter autour de soi Pour voir les proches Siffler la fin.

Dieu défiscalise

Dieu défiscalise Les nuages. Un nombre important De prêtres disent La prière en même Temps que les rabbins A barbe courte. Les œuvres d'art Que l'on a dans le ventre Nous permettent De mieux choisir Son visage. Un aigle Se transforme En pigeon Le temps d'une nuit. J'ai quitté mon crâne Pour quelques années Et faire découvrir à mon corps Les joies du soleil enrhumé.

Hôpital

Barrer la route du silence En perdant un proche. Des fleurs qui montent Au ciel Quand les dinosaures Reviendront. Des cœurs allongés Sur la chaussée. Un hôpital Que l'on avale Comme une Banane. Les cerveaux baissent La tête Pour réveiller Les morts. Prendre le pouls D'un corps Et se dire Que le monde Renaît sans cesse.

Kippour

Un primate dans le ventre. Je compte les jours Passés depuis ma naissance. Un nombril Qui coupe le fil électrique Entre des mains pleines De chocolat caramel. Un long vide Que l'on apprend A déguster Pour écrire des choses. Le sommeil Est lancé par des jouets. Couler dans la terre mouillée Et descendre une échelle Menant jusqu'à Dieu. Un Kippour où l'on ne mange Que de la poussière. Chanter près de soi Et danser loin.

Dame

25 cœurs qui se croisent Dans une tétine. Des pigeons mécaniques Dévalent les nuages parisiens. On a tous une dame âgée En nous, Qui attrape les souvenirs Au lasso afin de faire Grandir nos âmes Orphelines. Un visage masqué Par les rides, Les vagues des années. Une peau qui espère Connaître la vie éternelle. On l'espère, On l'espère.

Catcheur

Des demi-Dieu Prennent un demi de bière Au milieu d'une mi-temps De football. J'ai élargi la forêt dans laquelle Je suis. Les hommes au plate De couscous Changent le monde Comme on change de pantalon. Un creux dans l'oreille Gauche du Brésil, Les cicatrices ont un goût De sueur. J'ai échangé de corps Avec un catcheur mexicain. Les ombres jouent Des mélodies noires Pour dire bonjour Aux trottoirs. Un alcool fort Dans mon château fort, Les églises réécrivent L'évangile pour que Jésus Sorte du ciel bleu.