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Affichage des articles du mai, 2017

Mickaël le Grand

La route qui sépare Ma vie de mon être est de moins en moins Longue. Un astéroïde croise une poupée Barbie. C'est pas la fin du monde mais ça y ressemble. Des études ont montré que ventre Peut parler. Mon ventre me parle, Il me dit qu'il a mal au dos. Mais le dos ne parle pas. Alors je ne sais pas comment communiquer avec lui. Les journées sont longues, On se prosterne devant les arbres Parce qu'ils ont cent ans. Moi aussi j'ai cent ans. En années de chien. Mais je ne suis pas un chien. Je suis un homme. Le plus grand des hommes. Mickaël le Grand. Je suis dans les hautes sphères du pouvoir. Je peux m'envoler. Je connais le président français personnellement. Et pourtant, La route qui sépare la vie de ma vie est De plus en plus longue.

Mariage

Le mariage, le mariage, Deux êtres se disent oui Et tombent dans le sillon Amoureux avec l'enthousiasme D'un coq. On ne badine pas avec l'amour, On dort dans le même lit Et on crée un bébé, Puis deux, puis trois, Puis quatre, puis cinq. Et les bébés avancent jusqu'à Leurs parents, Le sourire aux lèvres. Une petite vie s'installe, On crie, on dort, On fait à manger, On travaille. Et le cycle de la vie Recommence sans cesse. On vieillit, On a des rides au front, On regarde les albums photos, On se voit plus jeune, Avec des bébés de la taille D'une tomate. Le soleil tourne cinquante fois Autour de Vénus, Il brûle, Il nous fait dormir, On se cache sous le sable. Les équinoxes indiquent L'amour au coin du feu. Un bébé vient avec ses clés Ouvrir les portes de la maison. Il sent la rose et le sillon amoureux. Il creuse dans le jardin Pour y planter des graines. Les parents attrapent le ci

C.I.A.

Il y a dans ce monde Des ordinateurs. C'est un fait. Et pourtant il y a des hommes. Alors qui de l'homme ou de l'ordinateur Remportera la bataille du territoire ? Qui de l'homme ou de l'ordinateur Fera les meilleures salades ? C'est une question qu'on se pose tous Ici, dans les bureaux de la C.I.A. Quand est-ce qu'on ira pêcher la truite Avec son ami ordinateur ? Quand est-ce que la vie sera plus douce Et que l'ordinateur nous fera des câlins ? C'est la grande question du moment, Et on ne peut pas y répondre, Nous à la C.I.A.

Le petit farceur

Le corps nage, Le corps nage Et pourtant on ne le voit pas. Il y a dans le ciel des milliers d'étoiles Et un barbecue. Le temps fait des va-et-vient entre le passé Et un ange. L'ange s'appelle Gabriel, Il est robuste, A trois ailes Et découpe la viande comme un fou. Il fait des barbecues dans le ciel. Le steak tartare que j'ai mangé aujourd'hui Avait le goût d'un masque en fer. Peut-être que j'ai mangé mon visage. Je ne sais pas. Et pourtant, Les orangs-outans pressent des oranges Dans la cave. Un psychologue se demande Si ce job est bien fait pour lui. Des milliers de monstres Rôdent dans ma tête. Je ne découpe pas les fleurs Je les sens. Une grosse laine entoure la Terre, Des petits oiseaux s'emmêlent Les pinceaux et dessinent Sur le cou de ma femme Un bison. Je ne connais pas de bison Dans ma vie. La voie lactée tombe Dans un verre d'eau. On ne cherche jamais le camion Qu

Epée

Des écorces de lune Traversent le temps. Les secondes ont des angelots Aux pieds. On ne transperce pas la peau Avec du vinaigre Mais on cherche toujours A avoir le poil le plus long Pour frimer devant les copains. Une cigogne personnifie Le président du monde, Une araignée éternue. Les fils sont coupés, Le miroir est un invertébré. Bonjour Monsieur Comment allez-vous ? Fort bien. Je zozote. Mais pourquoi les sexes Sont toujours érudits ? Parce qu'ils sont au milieu, Et quand on est au milieu On perçoit mieux le monde. Le milieu de la mode Ressemble au milieu des joueurs de pétanque. Personne, je dis bien personne, Ne sait quand arrivera la fin du soleil. Une sauce aigre-douce coule Dans la gorge de Dieu Depuis 5000 ans. Les six plus grands monuments Tombent en même temps. Notre mort est peut-être Un peu surfaite. La banane que me lance le singe M'arrive en pleine tronche. Une trompe d'éléments

Cheval

L'enfant à tête de cheval Court derrière une colombe. Six des plus vieux économistes Prédisent la fin de l'argent Dans deux jours. Le silence qui noie les ombres Entoure les soldats. Un homme de trente-cinq ans Joue aux dés. On ne ressemble pas à son nom, Sinon l'hématome des peluches Serait parti. Un gag ne se finit jamais. C'est celui de la Terre qui tourne Et des hommes qui se jettent Des tartes à la bombe. Le geste le plus simple Est celui de laver sa voiture. Un ordinaire demande à la vie Comment cacher son coude.

Un corps

On ne dort jamais assez Sur ses deux oreilles. Un corps demande à un autre corps S'il est parti aux toilettes, Une riche banquière épouse Le premier homme sorti d'un œuf, Des éclats de verres sur la place, Un chat fait parler ses poumons, Un chapeau tombe d'une ombre, Des lunes à antennes susurrent Aux médicaments de s'échapper. Mon malade à moi il est amnésique, La musique sans bruit, Les mondes électrocutés Par une poupée, Une molécule humaine Cherche une réponse A ses questions, La centaine de mots Que l'on dit quand il y a un mort Ne sont rien.

Jean-Paul II

Le vieux fait tomber Un masque de poupée Sur le sol. Une ville ressemble A un mammifère marin De l'âge de Jean-Paul II. Les six premiers hommes Arrivés sur Terre Demande ce que l'eau vient Faire là. Une peinture rupestre Montre un chien Allaitant un cochon. On ne naît pas pull, On devient pull. Les étoiles fondent un parti Politique. Le programme demande l'abrogation De la cantine du midi. Trente-six planètes Tournent autour du soleil Et un extraterrestre demande De manger le midi. Il ne pourra pas. Le parti des étoiles vient D'être élu.

Chair

Les colombes ont détruit Le parvis de l'hôtel de ville. On ne dîne pas avec le loup Quand son estomac est plein. Faire cohabiter le mur et l'homme, Voilà la grande question du moment. Une éclipse de mer traverse la capitale. Une tour Eiffel bénit une grenouille Qui grouille, qui grouille. Les miroirs s'entretiennent avec un psychiatre Car ils ne reflètent plus rien. On ne danse pas avec ses poumons Malgré que le cœur s'éternise Dans le corps. Des toilettes tournent autour du monde. La planète Terre vend un tournesol A Mars. On ne sait pas tellement ce qu'on est Face à l'immensité du monde, Peut-être que nous sommes de la chair Entourant un nombril. Une brise fraîche et morte Réveille l'eau qui dort. Les voitures s'avalent peu à peu Pour faire sortir le fioul de l'arrosoir. Une dame demande à des chats errants Où vivent-ils. Ils répondent qu'ils habitent un immeuble D'une hauteur au plaf