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Affichage des articles du février, 2018

350 ans

Un oiseau à poil court Traverse la route. Le soleil tombe dans ma poche Et je perds ma cigarette. La queue verte de la luciole Illumine le plat pays. Une équation se trompe De cible Et me creuse le cerveau. Je suis une vie Parmi des vies Et des chiens qui reniflent Le cul des malades. Mes os coulent Sur mon torse Un corbeau siffle la Marseillaise Et échange ses ailes contre Mes pieds. Je ne peux plus marcher Mais je peux pleurer Dans le vide abyssal Qu'est l'espace méridional. Un volcan est en transe Lorsque les trous Perdent leur moustache. La mer pisse dans son lit, Un bébé nerveux Attend sa mise au monde. La mère oublie la clef Du ciel. On reste tous là, Attendant avec les morts Que l'on libère nos fantômes. Les angles morts Jouent aux dés. On oublie quelques cheveux Sur la brosse. C'est tout ce qui restera de nous Dans 350 ans et des poussières.

Tibétains

Une machine à verbe Se balade sur la promenade des Anglais. Un chat fend une litière en deux. Les Tibétains du sud de la France Se demandent si Dieu a des pieds. Une femme court sous mes paupières. Elle a une ombrelle Pour faire peur au soleil. Les jambes du monde Se jettent dans la mer. J'ai perdu ma boîte noire Après l'accident. Lequel ? Je ne sais pas. Je demande aux ours. Ils me disent que tout est dans la tête. Comme les cerveaux Qui font du cerceau Pour appâter les artistes. Je crois que les corps Sont des chants D'un homme des cavernes. On s'assoit avec un dinosaure Et on regarde le monde évoluer.

Fondue

On fait une fondue D'avions pour les enfants. Un sandwich grec termine Au sol, des poissons s'emmerdent Dans l'eau, Ils dessinent leurs ombres. Dieu a des vertèbres rouges Pour séduire ses enfants. Un trait sous l’œil Pour comprendre le monde. Je jappe sous ma jupe. Les miroirs-soubrettes Qui nous fournissent Des mirages. Un creux dans la veste Et je tombe dans le lac. Le monstre joue aux échecs Avec une montre de cent kilos. Je chante dans le ventre de ma mère. Un poumon perdu Et deux cents cigarettes retrouvées. La passion de la vie Se fait avec l'envie du cimetière. Une lune dans mon nombril, Je retourne à la banque Pour retirer mon t-shirt.

T-rex

Où est passé mon nombril ? En pleine préhistoire, Il danse avec les T-rex, Calme les jambes De l'oiseau à trois têtes. Le cimetière s'est fait une coloration. Il est bleu comme une carpe Et heureux comme un enfant Dans sa luge. Nos cerveaux s'étonnent Du nombre de pensées Qui viennent emmerder Les hommes. Des montagnes de sable remplacent nos narines. On jette les chaises Sur la chemise de Dieu. Le ketchup tourne Dans le lave-linge. Mon assiette est pleine de beurre. L'espoir de bien vivre Capote le jour de sa mort. Mais bon il reste du temps Avant que les arbres Offrent des trophées Aux plus belles fleurs. Un mannequin Boit sa soupe Avant de défiler.

Le fromage

Tremper son cou dans l'aube, Envoyer la neige à l’abattoir Et dormir avec un oiseau Dans le nombril. Les choses sont comme des chiffres Que l'on monte, que l'on démonte. Une étincelle dans l’œil droit Quand je vois mourir la lune. Un été à attendre l'ombre des ours Et les carnavals des grottes. Un homo sapiens m'a parlé De la bouteille d'eau gazeuse Que Dieu buvait chaque matin. On enferme les poètes Dans des cages à oiseaux Et les éléphants dans des cages A dinosaures. Que la mort est cruelle ! Que la vie est fontaine ! Si les anges parcourent Autant de kilomètres C'est pour me rencontrer. Un verbe aime bien la virgule. Je trace un trait entre les hommes Pour mieux les voir. Chaussure trop petite Pour cerveau trop grand. J'imprime en deux exemplaires La bible Pour en offrir une à ma femme. La lumière serpente Entre mes deux narines. Je ne coule pas avec les hommes Mais dort avec les d...