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Affichage des articles du 2017

Tour de Pise

L'idiot en chemise Qui pose un coussin Sous la tête du monde Croit que les requins Trempent leur gueule Dans le jardin d’Éden. Je tords mon bras Pour qu'il ressemble A la Tour de Pise. Ainsi j'aurais des visiteurs De plusieurs pays Voisins et du tarama Pour les fêtes. Le soleil s'étend Sur la plage, Il a du sable dans le slip Et un cœur comme langue. Il se dispute avec l'Amazonie, Chante la mort d'un chanteur Du Tennessee que personne n'a connu Sauf un Dieu connaisseur En musique païenne. L'arbre pousse comme On pousse un caddie, Les murs tombent Les uns sur les autres, La lune fume une gitane, Un enfant escalade La maison hantée. Il n'a plus peur de la vie Comme avant, Même si la maladie L'empêche de tenir Son cerveau haut et droit Comme un i. On ne consomme pas la mort, C'est elle qui nous consomme. Alors chantons les louanges De ce Dieu qui nous a mis Dans c

Escalade

La mort fête son bicentenaire. Les alligators glissent Sur les arbres Pour faire du bobsleigh. Un chanteur nigérian Chante les oiseaux emmêlés. Un crâne chauve Discute avec un homme chevelu Pour récupérer son dû. Les étoiles s'installent tranquillement Sur les hamacs pour voir Les hommes passer. Ma porte a une langue de chameau, Les écrits du plus grand génie Ne vaudront jamais La bière que s'est enfilé Dieu Avant la création du monde. On traîne dans le silence Comme on va à un mariage. Les époux se partagent Les doigts, Une colombe annonce Que les pigeons et les requins Sont en hôpital psychiatrique. Du coton sur toute ma route, Je traverse le pont qui s'est Travesti en pape. Les ampoules s'invitent Dans mon crâne. Je crois que la vie Craque quand on a 50 ans. Les églises taguent L'endroit où Jésus est né. Un ventilateur en hiver Est un homme mort En été. On escalade son propre dos Pour

Orage

Je me balade sur la plage, Une truite sous le bras En attendant l'orage. Les vagues crèvent mes yeux Et je ne vois que la lune Qui décroît peu à peu. Ma peau entoure un immeuble En construction. Les oiseaux tracent un volcan Dans le ciel, Des nuages en feux Détournent le regard Des habitants. Je fais pencher mon cœur A droite, Ma jambe à gauche, Et les morts sans bouche Embrassent l'herbe flottante Où dort le poète. Une écume de légumes Se fait avaler par la baleine A trois trous. La porte se referme, Mon corps clou Un portrait de Mao Au sol, Les ombres s'accrochent Aux trottoirs Et un extraterrestre S'invite au dîner De l’Élysée. Je ne souffle pas Sur mes oreilles Mais je dors Sous le soleil, Grattant mon nombril Pour voir s'il y a un bébé qui attend. La souplesse des pigeons Leur permet de poser la patte Sur le panier de basket. Une écrevisse Écrit et visse L'aigre vie

Trompe d'éléphant

Trompe d'éléphant électronique. Les associations anti-abeilles Attaquent le sang pour manquement Au règlement. Transe de Dieu Sous les tropiques. Le soleil trouve du travail Dans une librairie. Les livres s'envolent Et boursouflent le ciel. Un enfant avale de l'air, Les chiens cogitent Avant d'aboyer. Je laisse la mort où elle est, Dans un cimetière Ou sur un terrain de football. On associe les couleurs des vivants Pour faire un beau spectacle Aux chaises. Vendre le silence Pour être tranquille. Avoir les oreilles qui bourdonnent Comme les santiags d'un sherif. Je pèse mon cerveau, Il fait entre 1 et 800 kilos.

Yiddish

Les oiseaux creusent le ciel Pour trouver un trésor. Les morts n'arrêtent pas de le chercher, Dansant le tango sur un nuage. Les visages gris du jour Font tomber un soleil De leurs yeux. L'Amérique signe un décret Pour interdire le survol De leur territoire par les tricératops. Le miroir me languit, Je ne lui parle que les jours de pluie, Quand les vents se rencontrent Et se nouent en une ombre aquatique. J'ai perdu une dent en parlant Yiddish. On ne contourne pas l'horloge En écrasant sa montre, On le fait en écrivant.  

Sibérie

Les courbes de ma tête Me rappellent que la Terre est ronde. Je cache ma mort dans la poche D'un prisonnier. Le loup Est poilu jusqu'à la queue. Un aigle au cœur, Il s'envole comme un âne Mal aimé. Je brise la vitre qui me sépare Des danses, On ne berce pas ses yeux Quand la guerre arrive. La chaise marche Jusqu'à Singapour, Les pluies mouillent les morts Qui ne perdent pas de temps Pour revenir à la vie. Un mur en coton Tombe sur ma bouche. Je l'embrasse tendrement Et je tombe dans un volcan Froid comme un nuage En Sibérie.

Condamné

Des mondes s'ouvrent Dans la mer. Un kangourou réfléchi Au prochain sot qu'il doit faire. Je ne cache pas mon cerveau, Je le pose dans un plat de pâtes. J'ai une porte à la jambe Pour pouvoir rentrer chez moi. Que se passe-t-il quand les ombres Dorment sur nos corps, On perçoit Dieu pêchant Les poissons rouges, Les primates Et les yeux du Loch Ness. Je cherche le sens du vide Qui m'habite comme un chat Sans oreilles. Les maisons tombent Les unes sur les autres, Un cœur français S'envole devant un ventilateur. Cherchons l'ongle Du diable Et tapons avec nos pieds Sur le ventre du condamné.

Poisson

Les oiseaux chantent avec les alligators. Un homme pose un voile sur le monde, Les jambes de Jésus Ont été lavés. Les dents tombent, Le monde entier demande un dentiste, L'arbre tombe dans mes bras. Le cœur le plus doux est le moteur De ma Ferrari. Un mort écrit un livre Sur la gentillesse de Dieu. Je calque mon visage Sur les vagues, Un anneau de 30 kilos Au doigt, Je célèbre les malades Et les nantis Dans un slam. Je cache ma main Pour que la police Ne me retrouve pas. Un mur mange Un miroir. Dédoublement De mon corps. Je ne sais pas si je suis Fait d'or ou d'eau. Pourtant je dors Entre les ampoules Pour me croire en Eté. Les saisons sont des crapules Qui se bonifient avec le temps. Je me retire un poil, Puis un deuxième. Le ventilateur me découpe En petit tas d'écailles. Je suis un poisson, Un poisson à l'usine.

oeuf

Une clef dans l’œuf, Les oisillons avalent Des serpents Sous l'eau. Un arbre de cent ans mon aîné Tombe sur mon crâne. Je me relève, Attrape mon oreille Et je prie dans un hôpital De cerveau-puzzle En attendant que le monde Tombe dans la voie lactée.

Labrador

Une créature invasive Qui crée des images, Un soleil trop lointain Du sol pour réchauffer Les rats, Le visage s'encastre Dans un autre visage Et les langues tombent des arbres. Je chante entre les mots Pour garder la parole fraîche. Je dors entre les fenêtres, L'ampoule tombe sur mon pied, J'attrape la dernière tomate Dans mon frigidaire Et l'offre à mon cerveau. Les cellules grises, La peau blanche Et l'oreille rouge, Des miroirs aux yeux. La voiture se perd Sur la route, Le temps de guérir De sa propre vie Qu'on oublie La beauté d'une coccinelle Ou d'un dinosaure A la crèche. Longeons le cercle, Traversons le triangle Et devenons Des labradors à tête carrée.

Les étoiles

Des chaussures aux yeux, Je marche dans Harlem Le soleil au plafond de ma chambre, Les étoiles défilent pour une marque De lingerie. Le sommeil des Dieux est de plus en plus Profond. On garde un couteau dans la main Si une abeille nous attaque. Le verbe se cache sous mon lit, Je déshabille un croque-mort Pour voir s'il danse. Il ne danse pas. Sauf la danse des canards. Des canards morts, Ayant avalé des couleuvres Et des lunes. Les bateaux s'installent dans mon salon, Je regarde par la fenêtre Les gens clouaient leur poumon. Un écran d'ordinateur indique L'heure du prochain train. Direction Memphis ou Saint-Denis. Les hôpitaux psychiatriques Me sont interdits. La lampe illumine la bouche du malade. On trempe nos pieds Dans l'espace, Avant de les poser sur Pluton. Le soleil brûle les visages Des fourmis. Un rat attaque une chanteuse. « Summertime, and the livin is easy ». Les carottes tombent dans l

Dieu et l'hôtel

La framboise boit une confiture De cigarette que l'on donne Aux gens ayant un salaire compris Entre 2000 et 100 000 euros par mois. Le ciel perpétue l'envol des tortues, Une rue Victor Hugo Vaut bien une rue Alexandre Dumas. Un appareil photo s'arrête devant une maison, Elle a un toit et des fenêtres, Comme toutes les maisons ici-bas. Dieu demande une ristourne Pour sa chambre d'hôtel. Un magicien s'emmêle Les pinceaux Et coupe la femme en deux. Ses jambes tombent dans l'Atlantique Tandis que sa tête Va à la Sorbonne Pour apprendre la médecine chinoise. Des échos de mon corps Se retrouvent en Russie, Un chat demande à un autre chat S'il perd ses poils. On ne compte jamais le nombre de jours Vécus car, le rat traverse les années avec nous. Une police de la pensée Tape à ma fenêtre. Je dis non ! Je dis non ! Et puis je m'endors. Je dis oui.  

Le poumon-clown

Le poumon-clown, Le clownon dort dans le ciel Gris comme une lithographie D'un grizzli. Toc toc, qui est là ? Le hoquet de la quille Qui tombe à cause de la boule, On boute les Anglais hors De Kaboul, Boule quiès, à qui est-ce ? Dormir debout, Enquiller les bouteilles, Bout de quiche dans le ventre rond, Couverture sur le mot, Masque d'eau plate Sur la table où est planquée Le cigare mal garé. Gare aux gens dans les gares Qui attendent le train-train Quotidien Comme un saumon change De courant. Douloureuse main Qui tient le pinceau. Pain sur un monticule D'ordures, Trouble de la vue La Tour Eiffel a bu Sous le soleil Des Tropiques. 

Agenda

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Exposition de dessins sur Trump intitulés "Trump Towel" François de Mazières Maire de Versailles Emmanuelle de Crépy Adjointe au maire, déléguée à la Culture Mickaël Faure Directeur de l'Ecole des Beaux-arts ont le plaisir de vous inviter à l’inauguration de l’exposition Les commandants Exposition post-diplôme 2016-17 Vendredi 22 septembre, 17h-20h Ecole des Beaux-arts • 11, rue Saint-Simon • 78000 Versailles Exposition du samedi 23 septembre au samedi 7 octobre, du mardi au samedi de 15h à 19h, entrée libre Samedi 7 octobre 20h - 1h : ouverture exceptionnelle dans le cadre de la Nuit de la Création Immanence • 21 avenue du Maine • Paris 15e Vernissage le jeudi 5 octobre 2017, 15h-20h, présentation jusqu’au 7 octobre. Exposition du jeudi 5 au samedi 7 octobre, 15h-20h Samedi 7 octobre 2017 : exposition au programme OFF de la Nuit Blanche de Paris Commissariat : Édouard Boyer, artiste-invité  

La faucheuse et le printemps

La faucheuse tombe dans les bras Du printemps. Des lucioles remplacent les chaises Et l'on ne sait où s'asseoir. Les joues creuses trempent Le pain dans le four. Un écart de 100 mètres sépare Le premier homme sur la lune Du premier homme sur Terre. On postillonne des chats Dans le visage des emmurés. Des poumons aux yeux, On respire la main d'un condamné. Chercher l'église la plus proche Pour se vider. L'enfant Dieu crée des temples Et pose son imperméable Sur une punaise morte. Il peint les visages, Des routes Et un vieux qui roupille. La liquidité des lunettes Fait de nous des humains éblouis, Des singes Provençaux.

Linge sale

L'oiseau pense que le monde est divisé en quatre. Une truie se sert à manger dans le frigo. Je marche seul sous mon cœur Et j'entends par la fenêtre les hommes Discuter de la guerre. Une épée crasseuse tombe Sur le champ de bataille. Des lampes illuminent Le dernier cimetière Existant. On pense à la mort Comme on pense au linge sale Qui reste sous l'évier. Des ordures ménagères S'amoncellent sur mon crâne Griffé par le temps. Triste étoile Qui ne sait à qui montrer sa culotte.

Serpents

Le soleil est bouche bée. Les serpents Sifflotent la Marseillaise. Je fais tomber mon nombril Au sol pour donner vie A la Terre. Comment vas-tu ? Fort bien, j'ai des cicatrices Au pied Et je marche poliment Jusqu'au marché. Un éléphant trouve sur sa route Une souris. Il tombe à la renverse. Les nuits sont longues Lorsqu'il y a des morts. Le ciel fait son entrée Dans le chapiteau. Un ciel liquide, Bleu comme les yeux D'un singe. La vie se trompe de chemin, Elle doit prendre à droite Après le rond-point. Le tabac est proche De mon ventre. Une vague chasse les poissons. On craint le passé Plutôt que l'avenir. Trouve dans le vide Une voie de garage.

Landau

Parfois je me demande si ma tête va bien. Je lui parle et elle me répond que ça va. Mais je n'y crois pas. Parfois j'ai des chats dans les tibias Et ma jambe miaule quand arrive la lune. Le souci c'est qu'ils me laissent des poils Et un cerveau en forme de citrouille Que je n'arrive pas à retirer. Les tombes sont musclées Et les landaus aussi. Un jour je discuterai avec les poissons Et les baleines, J'irai en haut des pyramides Et je crierai mon nom. Je poserai mon placenta Sur la place Tiananmen Je ferai des bonds entre les chaussures Des gens. Mon ventre a grandi en quelques années, Il a pris l'habitude de manger la chair du soleil. Je respire, je respire ! Je ne gratte pas derrière la porte Pour que Dieu m'ouvre Mais je fais tout comme. Les maisons ont des pieds en cartons Et un parchemin où est décrit La route la plus sinueuse Qui me mènera à moi. Un enfant joue à chat Avec mon tibia, Des

La tête pleine

Les étoiles font la grève. Un enfant jette un coton-tige dans le ciel, Il retombe sur une girafe qui se cure les dents. Les mains de ma grand-mère Transpercent le ciel, Un éléphant court jusqu'à la vague, Des cicatrices animées roulent sur mon corps, Je ne crois pas que la guerre est terminée, Une loupe se regarde dans une glace Pensant qu'elle a un gros nez. On ne dorlote pas assez son nombril, On pense qu'il va s'en aller, Mais en fait, il reste, Attaché au ventre comme un creux. On lui donne de l'eau, De la viande, Des animaux congelés. Et puis on s'en va, La mine défaite. On entre dans un endroit parfumé A la maladie, Et on se prosterne devant le saint singe. Le singe aux 35 dents et aux poils comme du velours. L'arithmétique du ciel Est de plus en plus bavarde. Un jour on coupera la queue d'un lézard Qui s'étend du Cameroun à la Russie. Et on s'en ira, La tête pleine.

L'étourneau

Les enfants ont des cils Plus longs que les ailes D'un ange. Ce matin, une femme est partie Chasser l'étourneau. Ce n'est pas parce que le monde est rond Qu'il faut faire des cercles avec ses pieds, Le compas s'en est allé sur le cuir chevelu D'une vieille dame. Un ostéopathe a mal aux os. Le zoo de Vincennes est rempli De primates à têtes de coton. Je ne crois pas que la vie Soit une chaise. C'est peut-être un tableau, Où l'on écrit les mots amour, mort, Et avion. Car les avions c'est beau. Ça vole dans le ciel. Pas comme les humains. On dessine des cigarettes Au sol Parce qu'on a envie de fumer. Mais cela ne sert à rien. Personne ne dort dans la prison. Les hommes dansent Sur la pointe des pieds. Une soucoupe volante Tombe en panne. Un homme vert s'allonge Dans l'herbe verte. Il a deux trous rouges au côté droit.

La bible

La couleur bleue Est la plus vaste. On ne retient jamais le chiffre 7, Il porte malheur. Les échographies montraient qu'à ma naissance J'avais une anguille dans le cerveau. Les routes soutiennent les humains Et les humains soutiennent le ciel. On n'est jamais assez prudent Lorsque les morts reviennent nous parler. Il pleut dans mes jambes. Il pleut dans mes jambes. Une cantine où des enfants jouent A se triturer l'esprit. La vague avance jusqu'à notre Dieu. Pourtant, il n'est pas là. On déchiffre pour lui La Bible, Mais il est plutôt foot.

Himalaya

A trop vouloir atteindre le sol On finit par tomber dans le ciel. Les nuages ont des dents de lait Et prêchent leur religion Aux humains à têtes vertes. Les jambes de la mort Marchent jusqu'à la clairière. Un chat traverse, Les voitures s'arrêtent, Et voilà, voilà Encore un moment d'éternité. Une coccinelle a cent ans D'après un enfant millénaire. Les arbres s'accrochent aux branches, Les hommes s'accrochent à leurs cerveaux, Et tout est en lambeaux. Les vêtements s'envolent A 300 km/h. Un avion entre dans un trou de souris, Les éclats de verre que je porte en moi Sont des bouts de Neptune. L'échelle est trop haute, L'échelle est trop haute, Ne pas regarder en bas, Ne pas regarder en bas, L'Himalaya est loin, La muraille de Chine est loin, Les ours s'écartent du ciel Pour dominer la mer. Un mercredi matin, Le journal est arrivé, Il annonce la mort D'un ogre. Courbature au

Tibia

Le cœur au centre du monde, On ne cherche pas les lézards Mais ils nous cherchent. Une petite écrevisse tapote avec ses pieds En entendant un rappeur des temps anciens. Les vaches traitent les autres vaches De vaches Et tout le monde est heureux. Le soleil crache sa dernière flamme, La Terre s'éteint, Un mort demande de se faire rembourser Sa vie. Les gens ont des bisons aux ongles, Dieu est en cloque de son deuxième enfant. Jésus junior. On entend autour de nous Que Paris s'allonge au sol Et fait des pompes. Je ne creuse pas dans mon tibia Même s'il doit s'y cacher un trésor. Les clefs sont perdues. Personne ne peut rentrer chez soi. Une colombe tremble en entendant Un coup de fusil. Les guerres commencent Et ne finissent jamais.

L'herbe est haute

Le soleil fond en larmes en voyant La lune arrivée. Un homme endort son bébé En imitant le phoque. Les vins se servent à boire. Un chat dessine. Une porte claque. Deux portes claques, Un homme tend l'autre joue. On naît difficilement en juillet, On peut avoir un cerveau Qui fonctionne trop vite Pour comprendre le monde. L’État français cache les bébés Des vieilles dames, Un ourson coule des jours heureux En Arabie Saoudite. En tournant à gauche, J'ai vu un couple de tortues Tomber dans l'eau. Un mannequin nain Demande une chemise à sa taille. Dieu ne dort jamais, Il est vif, Court de droite à gauche. C'est pour cette raison Que l'on ne le voie jamais.

Doucement

Doucement, doucement, La chute des corps s'initie Dans le chapeau, Les hominidés s'inspirent Des peintures du vieux monde Pour faire courir les ânes. Un chat transsibérien Raconte ses miaulements A un psychanalyste. Le comptoir est ouvert, On peut y manger De la pastèque pulmonaire Et des abricots artériels. Une vie ne se substitue à rien Sinon au vide lui-même. Les coussins brûlent dans le lit, Ma tante rapporte les dattes Du jardin, Une lune s'extasie devant une ampoule. Les gens frappent un arbre Et vident les rues.

Mickaël le Grand

La route qui sépare Ma vie de mon être est de moins en moins Longue. Un astéroïde croise une poupée Barbie. C'est pas la fin du monde mais ça y ressemble. Des études ont montré que ventre Peut parler. Mon ventre me parle, Il me dit qu'il a mal au dos. Mais le dos ne parle pas. Alors je ne sais pas comment communiquer avec lui. Les journées sont longues, On se prosterne devant les arbres Parce qu'ils ont cent ans. Moi aussi j'ai cent ans. En années de chien. Mais je ne suis pas un chien. Je suis un homme. Le plus grand des hommes. Mickaël le Grand. Je suis dans les hautes sphères du pouvoir. Je peux m'envoler. Je connais le président français personnellement. Et pourtant, La route qui sépare la vie de ma vie est De plus en plus longue.

Mariage

Le mariage, le mariage, Deux êtres se disent oui Et tombent dans le sillon Amoureux avec l'enthousiasme D'un coq. On ne badine pas avec l'amour, On dort dans le même lit Et on crée un bébé, Puis deux, puis trois, Puis quatre, puis cinq. Et les bébés avancent jusqu'à Leurs parents, Le sourire aux lèvres. Une petite vie s'installe, On crie, on dort, On fait à manger, On travaille. Et le cycle de la vie Recommence sans cesse. On vieillit, On a des rides au front, On regarde les albums photos, On se voit plus jeune, Avec des bébés de la taille D'une tomate. Le soleil tourne cinquante fois Autour de Vénus, Il brûle, Il nous fait dormir, On se cache sous le sable. Les équinoxes indiquent L'amour au coin du feu. Un bébé vient avec ses clés Ouvrir les portes de la maison. Il sent la rose et le sillon amoureux. Il creuse dans le jardin Pour y planter des graines. Les parents attrapent le ci

C.I.A.

Il y a dans ce monde Des ordinateurs. C'est un fait. Et pourtant il y a des hommes. Alors qui de l'homme ou de l'ordinateur Remportera la bataille du territoire ? Qui de l'homme ou de l'ordinateur Fera les meilleures salades ? C'est une question qu'on se pose tous Ici, dans les bureaux de la C.I.A. Quand est-ce qu'on ira pêcher la truite Avec son ami ordinateur ? Quand est-ce que la vie sera plus douce Et que l'ordinateur nous fera des câlins ? C'est la grande question du moment, Et on ne peut pas y répondre, Nous à la C.I.A.

Le petit farceur

Le corps nage, Le corps nage Et pourtant on ne le voit pas. Il y a dans le ciel des milliers d'étoiles Et un barbecue. Le temps fait des va-et-vient entre le passé Et un ange. L'ange s'appelle Gabriel, Il est robuste, A trois ailes Et découpe la viande comme un fou. Il fait des barbecues dans le ciel. Le steak tartare que j'ai mangé aujourd'hui Avait le goût d'un masque en fer. Peut-être que j'ai mangé mon visage. Je ne sais pas. Et pourtant, Les orangs-outans pressent des oranges Dans la cave. Un psychologue se demande Si ce job est bien fait pour lui. Des milliers de monstres Rôdent dans ma tête. Je ne découpe pas les fleurs Je les sens. Une grosse laine entoure la Terre, Des petits oiseaux s'emmêlent Les pinceaux et dessinent Sur le cou de ma femme Un bison. Je ne connais pas de bison Dans ma vie. La voie lactée tombe Dans un verre d'eau. On ne cherche jamais le camion Qu

Epée

Des écorces de lune Traversent le temps. Les secondes ont des angelots Aux pieds. On ne transperce pas la peau Avec du vinaigre Mais on cherche toujours A avoir le poil le plus long Pour frimer devant les copains. Une cigogne personnifie Le président du monde, Une araignée éternue. Les fils sont coupés, Le miroir est un invertébré. Bonjour Monsieur Comment allez-vous ? Fort bien. Je zozote. Mais pourquoi les sexes Sont toujours érudits ? Parce qu'ils sont au milieu, Et quand on est au milieu On perçoit mieux le monde. Le milieu de la mode Ressemble au milieu des joueurs de pétanque. Personne, je dis bien personne, Ne sait quand arrivera la fin du soleil. Une sauce aigre-douce coule Dans la gorge de Dieu Depuis 5000 ans. Les six plus grands monuments Tombent en même temps. Notre mort est peut-être Un peu surfaite. La banane que me lance le singe M'arrive en pleine tronche. Une trompe d'éléments

Cheval

L'enfant à tête de cheval Court derrière une colombe. Six des plus vieux économistes Prédisent la fin de l'argent Dans deux jours. Le silence qui noie les ombres Entoure les soldats. Un homme de trente-cinq ans Joue aux dés. On ne ressemble pas à son nom, Sinon l'hématome des peluches Serait parti. Un gag ne se finit jamais. C'est celui de la Terre qui tourne Et des hommes qui se jettent Des tartes à la bombe. Le geste le plus simple Est celui de laver sa voiture. Un ordinaire demande à la vie Comment cacher son coude.

Un corps

On ne dort jamais assez Sur ses deux oreilles. Un corps demande à un autre corps S'il est parti aux toilettes, Une riche banquière épouse Le premier homme sorti d'un œuf, Des éclats de verres sur la place, Un chat fait parler ses poumons, Un chapeau tombe d'une ombre, Des lunes à antennes susurrent Aux médicaments de s'échapper. Mon malade à moi il est amnésique, La musique sans bruit, Les mondes électrocutés Par une poupée, Une molécule humaine Cherche une réponse A ses questions, La centaine de mots Que l'on dit quand il y a un mort Ne sont rien.

Jean-Paul II

Le vieux fait tomber Un masque de poupée Sur le sol. Une ville ressemble A un mammifère marin De l'âge de Jean-Paul II. Les six premiers hommes Arrivés sur Terre Demande ce que l'eau vient Faire là. Une peinture rupestre Montre un chien Allaitant un cochon. On ne naît pas pull, On devient pull. Les étoiles fondent un parti Politique. Le programme demande l'abrogation De la cantine du midi. Trente-six planètes Tournent autour du soleil Et un extraterrestre demande De manger le midi. Il ne pourra pas. Le parti des étoiles vient D'être élu.

Chair

Les colombes ont détruit Le parvis de l'hôtel de ville. On ne dîne pas avec le loup Quand son estomac est plein. Faire cohabiter le mur et l'homme, Voilà la grande question du moment. Une éclipse de mer traverse la capitale. Une tour Eiffel bénit une grenouille Qui grouille, qui grouille. Les miroirs s'entretiennent avec un psychiatre Car ils ne reflètent plus rien. On ne danse pas avec ses poumons Malgré que le cœur s'éternise Dans le corps. Des toilettes tournent autour du monde. La planète Terre vend un tournesol A Mars. On ne sait pas tellement ce qu'on est Face à l'immensité du monde, Peut-être que nous sommes de la chair Entourant un nombril. Une brise fraîche et morte Réveille l'eau qui dort. Les voitures s'avalent peu à peu Pour faire sortir le fioul de l'arrosoir. Une dame demande à des chats errants Où vivent-ils. Ils répondent qu'ils habitent un immeuble D'une hauteur au plaf

Choix

L'équilibre de mes pieds Dépend de l'équilibre de mes mains. Un jour, je partirai voter blanc En Ouganda, J'irai chasser les ours, Coopter les mygales, Hurler avec les clous Et changer la couche du monde. Il y a un choix à faire, Qui n'est pas difficile Mais pourtant c'est un choix Et comme un choix n'arrive jamais seul, On dorlote le chat qui dort à côté de nous. Les cils de la femme en bas de chez moi Battent autant que les ailes des oiseaux. Le ventilateur ne marche plus, C'est un ventilateur et pourtant Il ne marche plus. On ne donne pas assez de voix Aux écrevisses, Et pourtant on a le choix. J'ouvre une porte, J'en ferme une autre. Quatre singes discutent de la fin des temps Et les chimpanzés abdiquent. On discutera de ceci Dans 200 heures Et on constituera notre gouvernement Avec des hommes et des femmes Ayant un âge dépassant celui du Christ.

Écureuil

La moto traverse le champ. Un homme trouve sur son passage Un écureuil sans dent. Il lui dit d'un air malicieux Qu'il ne peut pas s'enfuir Sous la mer. On entend souvent dans la bouche Des morts que le soleil est parti. Il est toujours là pourtant. Les citadins ont la fâcheuse Tendance à marcher dans leur appartement. Une fenêtre tombe à la renverse En voyant un très beau miroir. Je ne crois pas en Dieu, Mais il est possible qu'il se cache Pour ne pas effrayer les vivants. On ne le connaît pas, C'est peut-être un homme à chapeau. Les hommes à chapeau se prennent souvent Pour Dieu. Je fixe un chat dans les yeux, Il détourne le regard. Je pense que c'est parce qu'il cache de l'argent En Suisse. On célèbre souvent le cou des femmes Dans ma contrée.

Serpombrils

La végétation dans mon ventre Ressemble de plus en plus à une jungle. Il y a des serpombrils, des estominges, Des koalas sanguins et des baleinaleaux. Sous terre, on ne sait ce qu'il y a, Sauf des mange-croutons et des fées Sans ailes. On compte de un à 100 pendant que La Terre tourne sur mon ongle. Je regarde le vent taper à ma porte Et les sourcils du Monsieur sont de plus en plus Épais. Le silence tord la bouche Des marginaux, On ne se blesse plus avec des couteaux Mais avec du linge. L'écriture échange avec moi-même Sur la couleur du ciel. Un homme trempe la mort Dans un verre d'eau. Personne ne cherche à couler Sauf les poissons.

On creuse

 On creuse, on creuse, On creuse le capot d'une voiture, On creuse la gambas qui a des ramifications En Espagne. On tond le cou de la dame en rose, On creuse, dans les cimetières, Dans les rues, sur les routes. On attrape la mort et on lui dit Ses quatre vérités. Mon nez sent le cerveau, Qui se creuse, qui traîne, Qui vacille. On tord les doigts pour voir plus loin, Culbuter l'horizon, Faire sécher les prairies, Négocier avec la vie Le dernier souffle du vieillard. On creuse, on creuse, On fait fondre les frontières Entre le rêve et la réalité, On souffle sur le jasmin Et on se gratte le nez En attendant que les dinosaures passent.  

J'ai connu

J'ai connu un homme Qui avait deux têtes. L'une disait oui, L'autre disait non. J'ai connu un autre homme Qui avait une bosse. Il buvait beaucoup d'eau. J'ai déjà senti l'haleine des ordinateurs, Le roseau pensant qui se posait Au bord du lac pour réfléchir A la dévaluation de l'euro. Un mexicain traverse la frontière, Des petites mains en forme De crabes dispersent l'eau des océans Sur le continent. J'ai connu un homme qui avait Trois pays au cœur. J'ai connu deux hommes qui avaient Un océan dans les poches. J'ai connu du monde, Et le monde m'a connu, Bébé à tête de lièvre Croupissant dans un monastère En attendant que la lune Lui fasse signe. J'ai lu des livres sur les rois de France Et je m'en porte pas plus mal. Je suis le roi de mon corps, Le corps roi, Le corroi. J'enguirlande mon abdomen Quand il me menace de partir. J'attrape mes poumons dans L

Auriculaire

Ma mémoire flanche. Vers la gauche. J'ai perdu un auriculaire En jouant à chat avec le diable. J'ai vu dans tes yeux, Un œil, Et dans ton autre œil, Un œil. Œil pour œil Dent qui danse. Le matin de mes 28 ans Est gaie, Il y a des hirondelles Qui toussent, Un chapeau qui tombe, Des routes qui transpercent Les camions. Le gravier tombe de la colline. Un renard ouvre grand la bouche Pour l'attraper. Les miroirs échangent Leur utilité avec les cartons. Une soupe à la volaille Et on part à la chasse. Un peintre déteste son tableau. Alors il l'offre à ses amis anglo-saxons. Les toilettes sont sèches. Un homme de 59 ans Achète une courgette. Des petits bonhommes se cachent pour mourir. Un éléphant ça trompe énormément. Le panier en osier Est fermé. Mon corps agite ses organes Pour séduire les dames. Une tombe parle à une autre tombe De la conjoncture économique au paradis. Une rose pousse sous le so

La grippe

Dimanche, j'ai attrapé une grippe A la moutarde. Je regardais un film policier à la télé Quand soudain je fus propulsé Dans le monde de la fièvre Et du ventre qui gargouille . J'ai attrapé la grippe, J'en suis pas peu fier. Je me suis enfoncé dans mon lit, Mon corps a fait couler une rivière D'eau bénite sur mes draps, Et j'ai dormi tous les jours, Sans m'arrêter, La fièvre sans fin qui nous manipule Les os, Qui nous coud l'esprit En de jolis automates, Qui nous grave une fleur fanée Dans le cerveau, Qui nous fait glisser des miroirs Sous le pied. C'était la grippe et son lot De dinosaures aux dents Qui m'a fait comprendre Qu'on est peu de chose Face à un cerveau fou Qui dessine notre moelle Sur une carte des vins.

Un marin

Avec ses yeux qui dominaient la mer Un matin de juillet, Le marin pêcheur attrape une licorne. Les téléphones s'appellent automatiquement, Un aigle traverse la prairie ce matin, Il voit un bélier taper sa tête contre un arbre. Les vases coulent dans la bouche Du monde, Une porte se perd sur l'autoroute, Une voiture croasse devant Un homme extatique, Les charmes de mon ventre Se font voir jusqu'en Asie. Une lune met son bonnet Un jour de plein soleil. Et les joues rougissent.

Chameau

Le chameau a deux bosses Sur sa tête. Il est tombé en skate. Les choses parlent à mon ventre Pendant que j'attrape une comète par la queue. Un chat ne se perd jamais. Les rats, voilà un beau sujet ! Il y en a plus de neuf milliards dans le monde, Et une fée se penche sur mon nombril Pour me rendre mon cordon ombilical. Les vestes que j'ai mises Marchent toutes seules Sur le sol. Trente-cinq langues parlent De la dernière décision de Dieu. Elles ne sont pas vraiment d'accord.

Les orteils

Mon nombril s'ennuie. Il n'a pas trouvé le sommeil dans le ventre De ma mère. Les matins cachent un mort Sous la nuit, Des hyènes courbent l'échine Devant un homme nu. Le silence a du poil au nez Et les orteils écartés. Un hélicoptère printanier S'insurge de l'air trop pollué. Un dieu s'invite dans la maison De dieu. Donc c'est bien sa maison. CQFD. Les chats ont les pupilles dilatées. Une robe danse avec une robe Sous le regard d'une paire de lunettes. Le sol est de plus en plus mou. On ne naît pas debout, Malgré tout.

Le ciel

Le ronflement de l'eau Me permet de dormir sur mes deux orteils. Un homme, la trentaine, attrape Un traîneau et se fait passer pour le Père Noël. Des enfants déguisés en fourmi Chantent le bénédicité Sous un cheval. Une soucoupe volante traverse Le cœur d'un grand-père en voie d'extinction. Des lunettes de Dieu se pose sur mon nez. Je regarde le ciel mourir de faim Et les hôtels ferment leurs portes Le matin de mes 28 ans. Une chaise se pose des questions Sur le sens de la vie, Un génome humain moustachu Envahi la France, Des lunes sans-abris Demande l'aumône Au môme à trois têtes. Une cicatrice se révèle exactement bien placé Sur mon bras, Les gens tirent sur des aquariums Pour manger le dernier poisson. Un corps en forme de citron Se verse dans de l'eau, Des chameaux sans âme courent Jusqu'au ciel. Une bosse, deux bosses, L'eau s'endort, Et moi avec.

Mais où est x?

Un chat schizophrène demande Si le jour et la nuit c'est la même chose. Une lampe roule autour d'un arbre Pour lui donner une luminosité automnale. Des rats colportent la rumeur Comme quoi le monde appartiendrait Aux humains. Un ordinateur tresse les cheveux D'une gamine de six ans. Une bouche gronde Une de ses dents car Elle a trop bougé. Des miroirs s'emmitouflent Et dorment d'un sommeil léger. Une équation donne la mort perdante. Une autre équation cherche x. Mais où est x ? On ne domine jamais son corps Sauf quand il perd ses muscles. Une musaraigne va au musée Chercher des toiles de maîtres. Un grand berceau où logent trois bébés S'envolent sur la lune. Une langue perd sa faculté de parler. Les astronautes déchaussent les bébés. Un grand Dieu coopte le diable Pour qu'il triche aux échecs. Les grands cerveaux se rencontrent Et la vie est un bébé multipolaire.

Des portes rapetissent

Un oiseau s'enferme dans une maison. Il vole dans la télévision. Des couples batifolent près de l'église. Un chat cherche un autre chat Pour fonder une famille de chats. L'écoulement de sang dans mon bras Me permet de parler à mes globules Rouges et noirs. Une écharpe s'échappe de la prison. Dieu cherche des lignes Sur les chiffres romains. Un chapeau sur mon crâne Fait tomber mes cheveux. Une lune additionne le nombre De sandwichs mangés par l'homme Dans la maison. L'oiseau s'envole par la fenêtre. Des portes rapetissent Et deviennent des maisons pour fourmis.

Un torrent

Le temps est agité aujourd'hui, Il y a des vagues dans le ciel Et des poissons au sol. Un torrent a emporté le monde Et l'a coupé en deux parties. Le temps est agité aujourd'hui, Il y a un ours qui fume la pipe Devant une bijouterie, Des lapins roulent à 200 km/h Sur les routes de campagne. Les gens jouent à mourir Pour ne pas faire partir leur belle. Un ongle s'assoit à côté d'un pêcheur Et lui parle de sa tristesse d'être tout le temps Attaché au doigt. Une porte s'envole, Tombant sur Mars. Un homme de quatre cents ans Demande l'heure à un bébé. Il lui répond qu'il est minuit Pour tout le monde Depuis la nuit des temps.

Le coeur sans bras

J'ai cherché pendant longtemps Le cœur sans bras Qui se baladait entre les siècles. Un jour, J'ai trouvé une épée dans Une corbeille à linge. J'ai chahuté le mur Le plus haut Pour voir le monde Avec des yeux d'enfant Chanteur. Les rides sur mes bras Me rappellent que rien Ne sauve les gens du temps Mais qu'on peut quand même Écrire pour fixer son corps A la plage blanche.

Le monstre

Le monstre à huit têtes Parle à mes trois ventres. Une église fait la prière Sous la mer, Un chat se cherche Dans un miroir, Une lune de coton Illumine les pulls Des gens qui marchent. Le silence s'envole Avec un oiseau à trompe, Le cœur de mes paupières Est serré, La nuit mange au grec Avec le jour Et discutent de l'après-midi. Mon corps s'étend Sur le monde. Je ne regarde pas le ciel Perdre sa chaussure.

Pendant qu'on dort

Parfois, on pense que la vie s'arrête Pendant qu'on dort. Mais en fait non. Elle ne s'arrête pas. Les anges font le tour de notre corps Avec des plumes pour nous ramener à la vie, Et on se laisse guider. Les gens se ressemblent, Enfin leurs cerveaux se ressemblent, Il a un millier de questions et de réponses Qui tournent, qui tournent. Et on n'a pas la réponse. Je sais pas pourquoi. J'aimerais bien avoir la réponse. Mais ça sert à quoi. A rien. Alors les anges continuent de nous rafistoler Avec leurs plumes Et nous on se régénère chaque nuit Et on crie, on se lamente, On se donne à voir aux milliers d'yeux Autour de nous. On pense, on se penche au-dessus de la Seine, On regarde, on a peur, On se crispe, On ne s'endort pas. Et puis les verbes viennent. Ils scintillent. Ils brûlent. Et nous on pense. On pense.