Gorilles
Je donne des claques à mon ombre. Elle se réveille, Me poursuit toute la journée Dans les rues de Paris. Un cadavre d'arbre lance un regard Torve à la Seine. Le jeu de la mort S'étend dans tout le corps. Un lion a des faiblesses. Un koala a des faiblesses. On étend sa poitrine Sur la plage. Le soleil couvre un rhume. Trente années à obéir A la poésie Et puis on s'en va Comme des pêcheurs de requins. Un siècle passe plus vite Qu'une seconde. On joue à cache-cache Avec nos grands-parents. Un train cache un vélo Et les Américains trempent Leur mélancolie dans l'eau. L'aube attache les mains De Dieu, Il vient de se faire arrêter Pour mensonge Et calomnie. Les grilles autour de moi Sont des gorilles de fer. Je jette mon cou Et ne garde que le corps, La tête. Crachons en direction Du Sud. Un mannequin se courbe Pour vendre un sac à main. Coupons nos ongles Pour qu'ils s'envolen...