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Affichage des articles du octobre, 2016

Je me lave

Le vin coule sur les migraines, Un oiseau gagne un ours en peluche A la fête foraine, Des petits yeux font couler Le mascara du chien. C'est un chien polymorphe, Il se cache dans ma chaussure, Je le chasse comme un rat. Le matin a des ombres au corps, Alors il se lave. Le soir a des lunes aux aisselles, Alors il se lave. Moi j'ai des rideaux au dos Et un masque au ventre, Alors je lui parle. Il me dit que la vie ressemble A des squelettes en plastique. Je lui réponds qu'il pense ce qu'il veut, Moi de toute façon C'est pas mes oignons, Je suis un homme de goût. Alors je me lave.

L'enfant solitaire

Il y a le feu, Il y a le feu, Dans le cimetière où se cachent Les soldats il y a le feu. J'ai entendu un poisson parler De l'ours, Un enfant partir à la chasse Avec son père et puis ramener Un oiseau de cristal. Je touche mon ventre Pour voir s'il n'y a pas la population Mondiale à l'intérieur. Parce que j'ai mangé, j'ai mangé, Du fromage, de la charcuterie, Des bonbons, du veau, des andouillettes, Des mains, des lustres, des miroirs, Des portes, des murs, des chemins... Et puis je me suis endormi Sur le dos d'une vache A qui j'ai demandé pardon. Je me suis réveillé avec quatre œils Dans ma paupière, Je voyais à 360 degrés, Je pouvais saluer tout mon quartier D'un seul geste. J'ai chanté, chanté jusqu'à perdre la tête. Je me suis descendu une bière Avant d'ouvrir la porte. Il y avait quatre enfants solitaires. Je les ai portés, Je leurs ai donné le goûter. J'ai perdu

Sac de courses

Un enfant trimballe un sac de courses Et le pose sur son dos. Des gens bien habillés parlent de la fin des temps Pendant que Dieu compte le nombre de secondes Qu'il a sur le ventre. Un enfer fait du boucan alors Que la Terre tourne six fois Autour de l'horloge. Des petits amis font de petites choses Pour leurs petits enfants. Et tout le monde est petit, Et tout le monde il est grand. Et le monde ressemble de plus en plus A un masque de cire Avec un bouton sur la joue. Je ne reporte pas à demain Ce que je fais demain Mais pourtant, Mon corps demande de l'aide Aux oiseaux étourdis qui S'étonnent de me voir là, Au bout du couloir, Sous une table, Attendant que la fin des temps arrive. Un chat agrippe une souris, Une souris plonge dans un miroir, Et tout va bien.

Une prière

Le nuage a des rides aux dents. Un hommage est rendu Aux mille hommes qui sentent bon. Une fourmi s'assoit sur une tête de renard. Un caillou roule jusqu'à la Fleury Merogis. Une citadelle perd ses cheveux. Une colombe tombe dans le coton En enfantant. Des chercheurs trouvent un orage sous la terre. Les murs discutent avec moi Du sopalin de novembre. L'homme le plus petit au monde Est à côté de l'homme le plus fiévreux. Un chat cherche sa queue dans les vestiges De l'armée américaine. Une laine tricote un pull. Des familles se rassemblent Sous un talit en attendant la prière. Une loupe est myope. Le temps n'attend pas sa femme. Il repart, l'horloge au bras.

L'échelle

Le jus d'orange que j'ai dans ma poche Me laisse sans voix. Un ordinateur permet de faire des recherches Sur un testicule ou bien deux. On ne naît pas artiste, on le devient, Avec un travail acharné et des journées A regarder le monde avec des yeux de biche. Je ne glace pas ma main Pour attraper la tienne. Une voiture ne se retourne plus. On ne fait que passer, disent les sages. On ne fait que rester, disent les chiants. La route est encore trop raide Pour te parler. Je ne songe pas aux rêves que j'ai faits hier. J'en ferai demain. Et demain matin est un autre jour. L'échelle tombe à plat ventre Sur le sol. Un miroir fabrique des jouets en plastique Pour émerveiller les visages vieillissants. Le temps est sombre. Comme ma gueule lorsque je reçois le courrier Du mannequin qui dort dans mon âme. On règle nos vies Pour qu'il ne se passe rien de grave. Et pourtant il y a la mort. Alors on fait la fête. Et pou

Le lit et mon cerveau

Le corps en guenille, Un homme avance vers le sol Avec la dextérité d'un avion de chasse. Des funambules parcourent le monde Le jour de Thanksgiving. Une table parle à une autre table De son rêve d'avoir deux pieds. Une montre attend son heure. Une lune attend son loup. Je ne regrette pas les années Où j'ai partagé mon temps Entre le lit et mon cerveau. J'ai enfin compris qu'on pouvait Être au sec lorsqu'il pleut. Un avenir envoie sa colombe Vers le passé. Des écrevisses se défenestrent Pour oublier l'eau dans laquelle Elles se sont baignées. On cherche son passé Comme on essaye d'attraper une anguille. Je ferme l’œil gauche. Le droit à 100 ans.