Articles

Affichage des articles du 2015

Je ne l'écoute pas

Une orchidée s'échappe de ma peau. Je fais mon théâtre dans le creux de la Terre En attendant le cimetière. Des oranges épluchées par un singe Me donnent une énergie de Dieu grec. Je tape à ma porte pour voir si je suis là. Il y a des orages entre mes lignes Et un corps d'homme sous mon sapin. Le vide se nourrit des murs, Les murs se nourrissent de ma peau. La queue du diable est entre mes mains. Je positionne ma tête sous l’œil d'un condamné. Il me dit que tout est possible, Sauf la vie. Je ne l'écoute pas. Je ne l'écoute pas.

Le tombeau vacant était occupé Par la femme aux yeux-orties.

Le tombeau vacant était occupé Par la femme aux yeux-orties. On ne dit plus jamais je Depuis que le monde s'est raréfié en nous. Le silence d'une oie blanche Vaut bien le silence d'un homme potelé. Des mygales détruisent une ampoule Et ouvrent le cœur d'un sans amour fixe. Les écrans regardent les tornades bouger, Un éléphant coud une trompe sur le nez D'un bébé, Les mille virgules du discours du président Des Français se font la malle. Il parle de tout, de la pluie et du temps qui passe, Hélas, entre les côtes des gens. Tout devient souffle et oubli, Quand l'ordre est là, tout va, Sauf pour les cerveaux éclatés En centaines d'hirondelles. Le vase tombe, Le vase tombe, C'est une machine qui remonte Aux espèces les plus menacées, Que ce soit le guépard d'Inde Ou le mille-pattes d'Indochine. On écrit entre les vignes En attendant le printemps. Le soleil crispe ses rayons En entendant la lune lui gueuler dessus. Il doit partir, Plus près des étoiles

Se recroqueviller sous un ciel barbu

Conjuguer soi avec l'hôte. Ouvrir le bec d'un oiseau Et conjurer sa faute. Tomber dans l'oubli et y faire la fête. Sortir la tête de l'aube Et croiser un corps semblable Tenant un parapluie dans sa main gauche. Se recroqueviller sous un ciel barbu, Hériter de la colombe à trois ailes. Juger un mot avec l’œil d'un monstre. Dormir à son pied Et dorloter ses ongles. Fermer une porte pendant Que l'autre corps est parti. Souffler dans l'oreille d'un singe. Les secondes créent des misères. Le soleil est au plus haut. C'est l'hiver.

Le jour se lève Avec un mal de tête.

Le jour se lève Avec un mal de tête. Le rouge qui bouge dans mon corps Est de plus en plus blanc. J'ai une vitrine de Noël sur mon torse, Des voiles à la tête. Une théière tombe Sur le pied d'un enfant roux. Le geste le plus rapide pour dormir Est de recroquevillé nos pieds, La main attachée au coussin. La grise mine de l'avenir Fait peur à l'enfant roux. Une écriture imparfaite s'assoupit, L'immeuble joue à la colombe Et la paix se met à chanter Entre les dents d'un prisonnier.

J'ai des hiéroglyphes au nombril.

La lampe qui m’asperge de lumières Tombe. J'ai des hiéroglyphes au nombril. Je me jette dans un nuage blanc, Je cours entre les vignes Pour obtenir le peu de vin De Dieu. Des soupirs et de la bave aux lèvres, Je tape sur le dos de mon chien En attendant le retour des morts. Un siècle bluffe, La mécanique s'arrête, Jésus est dans le wagon, Albert Einstein dans le désert, Le couple que forme l’hôpital Et le ciel se défait. Un divorce de plus. Une mer en moins.

On se féconde comme on peut.

On se féconde comme on peut. Le matin, je me lève en couchant mes lèvres Sur le lit. Un oiseau crache un morceau de pomme Sur ma tête, Les fenêtres sont corps à corps Et ma voix distribue des mots A mon petit torse. Le midi, je chantonne dans l'oreille De ma prise électrique, Je touche mes ongles de pieds S'ils sont encore là. Ils sont encore là. Dieu merci. Le soir, je l'invoque, Je pose ma tête entre deux étoiles Et j’attends un bateau. Je ne sais pas lequel. Un rouge et noir sûrement. Il est bientôt minuit. Les lacs tombent à la renverse, Un chien m'attend sous un arbre. J'urine sous la lune. Je m'évoque. Je dors, encore.

Un moment

Parfois, on cherche un moment, Un tendre moment courant dans tous les sens. Un moment d'euphorie devant un arbre blessé, Un moment d'égarement devant un trottoir Plein de truites. On cherche, on cherche, on cherche, On se cache sous les aisselles du premier homme venu au monde, Puis on voit au loin le dernier homme venu au monde Et on se demande :  « Où est le moment ? Où est le moment ? ». Peut-être dans un cachot, Dans une jungle, Dans une bouche de mammifère, Dans un lit étroit, Dans un vase, Dans une ampoule. On perd nos pieds, On perd nos ventres, On s'aventure sans chaussures Au-delà de nous-même. Il est peut-être là le moment. Il est peut-être là.

Des langues mortes indiquent Le sens de la circulation

Les cheveux longs de la dame Font un boucan monstre. Un guérisseur prête sa main À un boucher. Des langues mortes indiquent Le sens de la circulation  Aux balbutiements d’un Dieu à lunettes. Une crevasse sort d’un autre monde Pour faire couler une eau douce. Je pratique l’équitation sur ma fenêtre, Un cheval se cabre le jour de ses 25 ans. Qu’est-ce que l’esprit ? Qu’est-ce que l’envie ? L’envie vient quand l’esprit se rompt. Le mien s’est rompu il y a 3 ans, Après une chute du cerveau.

Un éléphant contracte le ventre

Un éléphant contracte le ventre Pour y introduire le soleil. Des chercheurs en nucléaire s'impatientent Devant une plante qui ne veut pas pousser. Une usine s'enferme dans une église, Des chats accourent jusqu'au sommet De la montagne. Je pose ma main sur l'autoroute A6 Et couvre les véhicules De mes manies. Mon cœur fait la bringue avec mon foie, J'en oublie les années de lenteurs Qui m'ont conduits à dormir la mâchoire Ouverte. 350 portes se referment. Une bougie au milieu de la mer, Le temps fait son nid Dans le nombril d'une allumette.

Je danse avec les miroirs

Les oiseaux rouges fignolent la mer. On est tombé un millier de fois Avant d'avoir vécu. Les dents se crispent en attendant Le dessert. J'ai un corps long comme les voiles D'un bateau. Le vent souffle, le vent souffle, Je m'étonne de partir vers le reste des choses. Il n'y a rien, il n'y a rien qui vaille, Mis à part mon visage au doux venin. La porte fait des bonds entre mes cuisses. Je tombe sur le sol Un ordinaire se consume comme il peut. L'habit ne fait pas le vivant, Alors je doute de mes yeux, Mes yeux câblés, Attachés aux nuages livides Et à la danse des miroirs. Je danse avec les miroirs, Je danse avec les loups, Je pose ma tête sur l'épaule De Dieu, En attendant...

Les wagons viennent

Des couteaux en forme de ballon Sautent sur ma jeune main. Je vois l'Afrique de mon toit, L’Océanie entre mes doigts Et l'Amérique au bout de ma langue. Je fume des vases au lieu de mes cigarettes. Le temps fait de son mieux pour nous faire plaisir, Mais je n'arrête pas de naître. Naître, naître encore et encore. Il y a un chat perché au-dessus De ma ronde tête. Les vagues s'installent indubitablement bien Autour de mon corps. Je nage, je nage, je nage Jusqu'à la nuit molle. Un espoir fait vivre. Une bougie fait mourir. Les flammes de l'autre Ressemblent aux miennes. J'attrape l'air avec mon nez solitaire. Les wagons viennent, Les wagons viennent, En gare du Nord, Les wagons viennent.

Folie passagère

Il y a des routes que l'on traverse Et des trottoirs que l'on ne traverse pas. J'ai vu dans un œil que j'étais petit, J'ai vu dans un nombril que j'étais tout gros, J'ai senti sous l'aisselle de Dieu Pour voir si j'avais une lueur. C'était un leurre. Le temps ne fait que passer, Il danse entre mes côtes. Je pense donc j'essuie La sueur sur mon crâne Du fait de trop penser. Il y a des secondes Qui montent des brigades De fous pour annihiler L'espèce humaine. Une cohorte de montres Font la manche devant Un magasin de chocolat. Il y a un silence derrière moi, Il me suit, Me regarde avec un air vicieux. Je dois me taire. Je crois. Je pense. Je pense que je dois me taire mais j'en suis pas sûr. Je parlais des secondes, Ha oui elles ont fait la fête hier Et ont dormi de midi à minuit Avant que je parte dorloter Mon ascenseur Qui ne monte plus Depuis que j'ai posté mon nombril à la poste. Une chais

Qu'allons-nous faire de toute cette vie ?

Le miracle de longer Le sol jusqu'aux derniers mots De ma grand-mère, Le miracle de dormir debout Au-dessus d'une langue D'un Dieu amorphe. Je vais clouer ma main Sur un mur, Je mords dans un pain Assez léger Et parle à mon ventre De mes turpitudes. Une veste blanche s'assoit à mes côtés et pose Sa manche sur mon épaule. Je regrette le fin fond du feu Qui m'a fait naître. Je ne suis qu'une luciole Dans un champ d'ampoules. Le creusement de mes joues Me fait gonfler le ventre. J'ai quatre lundis et un mardi Sur mon calendrier. Qu'allons-nous faire de toute cette vie ? Qu'allons-nous faire ?

Labyrinthe

Vidé, les jambes courageuses Et le grenier téméraire. Je pose un soldat de plomb Sur mon nez, Je pose un soldat de plomb Sur ma chair éconduite. Je joue à faire le chat Pendant que la souris Danse dans le berceau. Il y a des flûtes qui ne traversent pas Mes tympans, Il y a un ordinaire qui se consume. Je fais mon escargot Pour mieux percevoir l'avenir, C'est un labyrinthe de clous Avec un soleil au bout. Je me lave le nez Et la vie est droite, Droite dans ses bottes.

Avancer

Avancer, Avancer avec un pull noir noué au cou. Avancer avec du béton au pied. Avancer, Avancer avec la nuit qui ne dit plus bonjour, Avec les vagues qui ne disent plus aurevoir, Mais qui reste collées aux jambes Comme des langoustes fanatiques. Avancer, Avancer, Avec le bruit de l’air qui n’est plus respirable, Avec un corps redevenu concret, Avancer malgré les murs qui s’attachent au sol. Avancer malgré tout. Avancer malgré tout. Les silences avalent les mots, Les mots avalent les gens, Et tout autour de nous, La vie continue. Avancer, Remettre les doigts de pieds en éventail, Allonger sa peau jusqu’à soi, Avancer, Avancer, Avancer, Avancer malgré tout.

Je marche

Je marche, je marche, Jusqu'à la fin des temps Pour voir si cela existe vraiment. Une écume fait la manche aux oiseaux. Je pose ma tête devant un ventilateur Pour comprendre les effets de l'air Sur mes pensées. Elles roulent, elles roulent Jusqu'au nuage plus petit Qu'une pièce de deux euros. Un tableau se fait tout seul. Un bébé se fait tout seul. Une prison se ferme toute seule. La clope fume une clope derrière un miroir en satin. Un oiseau de malheur fait Le bonheur d'un pigeon. Comme quoi la vie est bien faite. Sauf quand on a une crevasse à la tête.

Stallone

Un écureuil court dans ma poche. Je vais dans l'au-delà ouvrir un magasin De têtes de vies pour squelettes de morts. J'ai vu un lion citadin faire du vélo Dans une année presque molle. Je frappe à ma porte et je m'ouvre Pour voir ma tête pour la première fois. Il y a des gens au cinéma qui dorment Pendant un film d'action. Je pense que c'est Stallone qui cherche Son chat pendant une heure et demie. Le miroir se brise et pourtant Je n'ai eu qu'un an de malheur Dans ma courte vie. Des vagues font la moue Devant la terre ferme. Un ours cherche un poil Sur le crâne d'un chauve. Mon ventre se referme Et le temps fait de la place Pour l'immobilisme.

La douleur de perdre un oiseau

La douleur de perdre un oiseau Équivaut à la douleur de perdre la parole. Je vais et je viens sous mes doigts. Je suis une figurine blanche aux cheveux noirs Et j'indique la position fœtale à mon corps. Un hydravion fait les cent pas devant Ma bouche, Je bois, je bois, je bois, Jusqu'à ce que mon ventre Devienne une fontaine. Mes milliers de clones hurlent à l'unisson Pour obtenir une goutte. Mes pieds s'enferment dans un manoir Durant une centaine d'années. Je féconde un bruit, Je féconde un bruit Avec ma langue. Mon corps se cache dans un mur. Il se cache même dans les quatre murs De ma chambre. Un ordinateur marche à cloche-pied Au milieu de la pièce. Je me marre malgré mes ongles Qui tombent. Une lumière couvre le soleil Pour quelques instants. Une pyramide fait la toupie. Mille corps déambulent dans une ruelle. Je jette un regard sur ton regard. La nuit nous berce dans une rose Frétillant lenteme

anche / hanche, par Angèle Casanova ( à partir d’une démonstration technique de Rose S.)

elle tourne lentement le roseau dans l’axe sa main fait un va-et-vient rapide entre le bout d’écorce et le bas du mandrin où il est accroché elle vérifie que l’ensemble est bien droit quand tout est prêt elle prend un bout du fil à coudre qui pend du pied de la coiffeuse fait un nœud autour du roseau tire sur l’appareil tend le fil le plus possible et tourne longtemps un fuseau arrondi se forme à la jonction du roseau et du mandrin quand la rainure est comblée elle fait un nouveau nœud et coupe le fil alors elle prend du vernis à ongle et enduit le fuseau souffle un peu pour le faire sécher plus vite et dépose l’ensemble dans un verre à dents l’anche est prête peut-être jouera-t-elle peut-être pas nous le saurons bientôt le hautbois l’attend *** Je l’ai écoutée me donner ces explications techniques. Me parler  de l’importance de ces gestes. Le son vient de l’anche. Sans elle, le hautbois est muet. Elle parle, et des

De la nourriture pour les vagues

Le liquide se vide. Un entonnoir fait la fête avec des Apaches. Mon ombre sculpte mon corps Pour qu'il ressemble à un geste perdu. Des montagnes grimpent sur mon dos, Je pose mon œil au sol Avant de cueillir ma larme. Une cicatrice fait un don Aux hôpitaux, Une ligne entre dans un cercle, Un cercle sort d'un triangle, Ma tête coule entre mes épaules. Je crée un couloir à deux têtes, Je crée un couloir à deux têtes. Des somnambules font leurs devoirs Sur une table sans chaise, Un écuyer décide de monter Sur un oiseau. Le temps compte les graines de tournesol. Mon visage fait le tour du monde Avec son âne. De la nourriture pour les vagues. De la nourriture pour les vagues.

La fin du plastique

La fin du plastique. Un couvercle enferme Un homme depuis 1 000 ans Dans une casserole-rossignol. Il chante, se chauffe le dos Avec l'aide d'une bouilloire. Des tigres fondent dans sa bouche, Son corps suit les courbes de la bourse, Un mannequin argentin lui tend la main, Ils dansent, Le tango, le mambo, le zouk. Un cuisinier prend le couvercle, Y dépose un homard. Le homard cache un trésor Entre ses pinces, C'est le ventre vide du vide. L'homme le respire Avec la candeur d'un rossignol. Le homard meurt, Le ventre vide, Du vide.

Je suis né dans une pupille

Le monde est rond, Ma tête est plate. Le monde a deux continents plus trois, Ma tête a deux roseaux plus trois. Mon paysage est de plus en plus flou, Je le parcours à l'aide d'une règle et d'une équerre, J'y vois des crevasses et des palmiers saluer L'homme qui m'a précédé. Les murs font du bruit pendant que je dors, J'écris un mot, puis deux. J'écris sur mon biceps Que la lampe m'assombrit peu à peu. Je suis né dans une pupille, Je suis né dans une pupille. Les wagons s'installent autour de ma porte. Un milliard de gens en sortent. Je me fais photographier en robe de chambre. Les étoiles ont du rouge à lèvres. J'attrape une parcelle du monde. Il est rond. Ma tête est plate.

Je crains mon propre ventre

Je crains mon propre ventre, Je crains mon propre ventre. Il peut me manger, m'étouffer, Me tendre, me sourire, Me créer, me laisser en plan Devant ma bouche Qui est de plus en plus grande. Mon intestin attrape un oiseau, Il s'envole et se pose sur un nuage, Devenant l'appareil digestif du ciel. Mon intestin devient l'appareil digestif du ciel. Et les croix fument devant des cercles. Je ne laisse pas mon cerveau près D'une plaque électrique. Je propose à mes mains de devenir Mes yeux. J'attrape les paysages, Les monts et les vallées. J'avale une couleuvre puis deux. Ma couleur se sent bien. Ma couleur se sent bien. Ma couleur se sent bien. Ma monnaie clope dans un portefeuille. Ma couleur se sent bien.

Je me vois avancer

La chanson sans fin Qui résonne dans ma tête Fait des bonds, des entourloupes, Communique entre mes bords Et je jette les mots avec la fureur d'un tigre. Les routes marchent sur moi Pourtant je me lève du pied droit, J’aère mon ventre de temps en temps, Je cache les voix croupissantes dans ma tête. J'écris, je me laisse courir, Je me vois avancer avec la tristesse d'un rire, Je me vois avancer avec les mains coupées, Je me vois avancer entre les lèvres d'un chat. Le temps fera peut-être un geste pour moi.

Une fenêtre gronde

Une masse d'été Grouille en hiver. Je porte un masque Pour mieux comprendre Mon ogre. Il y a des miroirs dans la population Qui sont de plus en plus petits. Je cause du midi à minuit Et du minuit à midi. Une main ne fait que passer. Rien ne se jette dans l'estomac Sauf la nourriture que je veux bien Y mettre. Un oracle m'invite à la fin du monde. J'y fais les magasins et j'ouvre Une boite de sardine pour l'au-delà. Une fenêtre gronde car, il n'y a plus de nuages. Je me tatoue un serpent sur la peau Les jours de mon anniversaire.

Je retrouve mon corps

Je confonds la masse de bruit Et le silence, C'est ainsi qu'une vieille porte Me donne l'envie de sortir de mon corps Quelques instants. L'automate devant lequel Je marche m'ouvre une église. Je vais y prier, Offrir ma foi à des bougies Plus vivantes que moi. Je m'assoupis sur le dos d'un bœuf Et trace au feutre le premier jour de ma naissance. Une équipe de jambes marchent Jusqu'à l'immeuble, Un écureuil fait des pompes, J'entre en moi avec la clé de nuit. Je retrouve mon corps. Mais je peux le revendre.

On a des vides

On a des vides plein les mains et pourtant on s'échappe. Mon cœur fait dans la dentelle, Dans le putassier et l'ordurier. Je ne colporte pas les ombres qui m'ont parlé. J'entends des voix de soldats me demandant D'arrêter la Terre. Il y a une machine à kebab qui tourne dans ma jambe. Je ne laisse pas le ciel faire les courses le jour de Noël. Pardon ! Pardon ! Pardon ! A ma langue sans nom Qui se rétracte quand arrive le midi. J'avale un bœuf, Je fais tomber un œuf Et j'enterre ma dernière tête Dans le vase rose. Mon sang ne fait qu'un tour de manège, Les dimanches sont philanthropes, Mon corps prend son bain tout seul, C'est un grand garçon. Je fais des miracles en exposant mes tétons Face à la mer. Dieu revient. Il chante, Il danse.

Il y a des yeux

Il y a des yeux qui me concernent Et d'autres qui ne me concernent pas. J'ai vu des colombes agripper sans soucis La fleur et le fusible de mon électricité. Je me menace souvent avec un couteau Mais je me dis « non, non, il ne faut pas Se faire des ennemis intérieurs », Alors je pose ma main dans ta main Et je m'endors le cou au ventre comme un cygne. Des œufs fissurés pensent que je suis leur père, Je ne fabrique pas mon ombre avec de l'huile d'être. Mon cœur dispose de plusieurs mots pour dire «je m'aime ». Un courrier vient d'arriver ; Il me raconte les turpitudes de mes aïeux. Alors je pleure. Je pose une larme sur mon genou. Je ferme les volets. J'éteins la lumière. Et je pleure.

Le phallus et la momie

Le phallus et la momie. Dans un été pluvieux Comme le  regrettent   les vétérans, Un homme confond sa tête Avec une ampoule Et  fait   des gestes pour rattraper Le temps perdu. Dans un son ou dans une vague, Il y a tout son attachement au monde, À   ses principes et ses petites contrariétés. Le ventre de ma bête gronde, Il y a un arbre dans le sac d'une vieille dame, Les secondes commencent à s'essouffler  Et voilà que  commencent   les minutes. L'homme momie au phallus dégarni Jette une oreille féconde  Sur le sol en marbre  Du vieillard embourgeoisé. Un être fait ses emplettes  Dans les émotions des autres. C'est ainsi que l'homme fait l'amour Avec la colère et la disparition. La disparition.

Me souvenir

Le sac est plein de roues, Le sac est plein de roues. Il y a des sacs dans mon ventre, Des saxophones entre mes lèvres Qui soufflent, qui soufflent ! J'attrape une main que je ne connais pas Pour me reconnaître. Les pieds dorés, Le torse bombé, Les jambes tendres Et les cheveux-assiettes. Mon corps est un somnambule Que je n'ai jamais vu, Sauf une nuit dans les bois. Il faisait le clown dans un cirque, Coupant son nez pour faire rire Les enfants d'enfants. Je jette ma nuit au fond de la mer, L’œil fait des bonds sur les nuages. Un miroir parle, soliloque, Couvre le visage d'un ours Qui ne veut pas se voir. Je me douche sur ma langue. Je bois pour me souvenir... Me souvenir...

Ombres-mammouths

Y a des ombres-mammouths Qui font de moi une pulsion sur patte. Je vais dans ma propre tête Creuser l'inconscient Pour y découvrir Des masses d'algues Et des poissons à tête de renard. Il y a un os dans ma jambe, Il y a un os dans mon bras, Je dois me cacher. Il y a os dans ma tête, Il y a os dans mon oreille. Il y a des vagues entre mes doigts de pieds. Le ciel fait amende honorable Et retourne de là où il vient. Je fais la manche aux oiseaux Pour qu'ils me prêtent un bec. Une viande se cuit. Le passé fait un bond en avant. On se retrouve en 1920. Je pose mon haut-de-forme Sur mon inconscient. Ma télé allume mon corps. Je ne vois plus rien. Rien.

Je m'écarte

Les jeunes mains s'attrapent Et se tordent pendant Que je bois mon café Dans un bateau en Norvège. Il y a des courbes, Des viandes et des langues Sans rêves. Je ne pense pas avec mon cerveau Je pense avec mon pied. Je le pose sur mon oreille Et j'écoute mes prochains pas Pour comprendre un chemin. Le chemin se tord, se cambre, Je ne le connais pas. J'attrape un ? Et le pose autour de mon cou. Ma tête se ? Pendant des heures. Je mange des portes. Je ne ménage pas mon chien. Je dors dans le siècle Avec des années aux pieds. Il y a des voitures entre mes jambes, Des embouteillages et une peau longue. Ma peau est longue, ma peau est longue, Le bateau se jette dans l'eau. Il y a des ombres inconnues autour de ma bouche. Je ne me penche pas. Je m'écarte.

Presque, presque, presque liquide

Des aubes se lèguent De parents à enfants. Un ordinateur naît Dans le ventre d'une hirondelle. Presque, presque, presque liquide, Je passe dans une serrure En couvant mon ombre. Un siècle n'est pas assez Pour découvrir la mère. Mon corps trace une ligne Au milieu de ton ventre Et je saute d'un trottoir l'autre. Ma tête fait presque dix fois Ma jambe mais pourtant Je fléchis. Qu'est-ce que le vide sinon Le nombril du vent ? Un macaque pousse la porte, Il gémit. Je couvre mon visage avec Une feuille A4. Le ventre se lève, Il a faim.

Claustrophobie

Le ciment est proche De ma langue. Il y a des elfes et des druides Qui saturent Le ciel avec des couleurs. Je mesure une planète Avec ma main et mon thorax. Je ne regarde pas les mois défiler Sur les podiums et les routes Mais il y a en moi comme un mur De cristaux liquides Qui agite ma pensée Encore trop saine Pour parler aux oiseaux. Le temps fait des siennes, Il s'habille en clown Et fait chavirer une montagne. Des presqu'îles ont des biceps. Un enfant fait la manche au soleil. Je ne regrette rien, Rien de rien. Mes ongles sont en carbones. Les miroirs fondent avec les jours. Claustrophobie dans une assiette. Claustrophobie dans un verre d'eau.

Je chante la vie

Le coton est bas, Le coton est bas, Il y a un os dans mon sac & Des colombes dans mon chapeau. Je rêve dans mon igloo De la chaude écorce du ciel. Un moine galipette Avant de prier. Je jette une pierre Le long de ma jambe. Qu'est-ce qu'un bruit ? Qu'est-ce qu'une lanterne ? Je suis une brute lumière. Une écorce, Une écorce. Les firmaments Coulent entre mes meubles. Je chante la vie. Je la chante à l'oreille de mon ombre. Je la travaille au corps. J'ai beau empoussiérer Mes dessins, Ils me sourient encore. L'après-midi dénude ses jambes. Tout reste à faire.

Je deviens imparfait

Dormir, dormir, dormir sous le grain de sable qui m'a vu naître. La lunette est joueuse, espiègle, elle montre les dents. Le monde tourne sur lui-même et moi je vaque vers des sentiers battus. Courbe du ventre, courbe du temps, une pensée me vient, une autre, et une autre encore. L'érosion du cerveau, la pensée n'a pas de méthode, elle vrille sous les tropiques avec mon casque de velours. Un plaisir partagé, une nuit sans sommeil hurle à la fenêtre. Des rides et des écorces, des traînés de cheveux partent dans le désert trouver leurs oasis. Je m'étale sur mon lit, je grave une page sur ma langue. Le temps me paraît long, mais il n'est pas plus long qu'un sabre ou qu'une ligne. Ma voix devient rare. Je lance des bouteilles à la mer. Je deviens un petit navire, un cube de glace miroitant l'avenir. Une lessive se fait, une lessive se fait. Jamais ! Jamais ! Une écoute prolongée de mon propre cœur me permet de mieux comprendre les turpitudes du monde. Je

L'histoire du temps

Image

Vague

Personnalisé, Dépersonnalisé, Analyse du dé Mal tombé. Bleus aux yeux Et vague horizon, Les âmes sèchent leurs linges Au-dessus d'une paupière tordue. Vague corps, Vague peau, La chair est triste, Chair est la triste. Bleus aux yeux, Flou et flou et flou et flou et flou et flou et flou et flou et flou et flou. Cordon ombilical sur le miroir. Vague à l'âme. Ocre.

Des momies se roulent dans la farine

L'été feint la mort. Une écume fait vibrer mes orteils, J'entends les enclos s'ouvrir Dans la mer. Des vaches nagent jusqu'au vertige, Une angoisse nous étonne Et nous fait avaler des enfers. Je pousse mes dents jusqu'à la porte, Elles s'enfuient. Mon cerveau planifie ses prochains échecs. Personne ne s'étonne ? Qui s'étonne ? Personne ? Des momies se roulent dans la farine, Un miroir renvoi à mon visage Des cubes imaginaires, Je penche mon corps au-dessus D'un autre corps. Les mains ont des pieds de cinquante fois Leur taille. On ne maudit jamais assez les moustiques. Un meuble danse la valse dans l'au-delà. Je mets ma main au feu Et mon sexe dans l'eau. Une graisse s'impatiente devant la foule. Mes oreilles forment des mondes. J'entends Pluton et mes artères. Laissez le môme tranquille. Laissez le môme tranquille.

"Je" se remplit

Image

Dessins berlinois

Image

Le risque de vivre

Le risque de vivre Ressemble au risque d'avoir une avarie du ventre. On ne sait pas quand cela peut arriver. Un jour, j'ai chanté, chanté très fort, Avec mon anorak sur le dos Et mes chaussures au pied. J'ai entendu les mouettes Et les goélands faire une syncope Et ouvrir la mer en deux. J'ai traversé le passage, J'ai aplati mon cerveau d'érudit Et le ciel m'est tombé dans la tête, Vers l’hémisphère droit. Alors depuis, Les jours ont compté double, Mon ventre est resté terne, Sans fissures. J'ai appris à calmer mes errances Pour me retrouver En fontaine d'eau.

Un vautour

Image
Un vautour ! Un vautour! Où ça? Là! Un vautour! Un vautour ! Où ça? Ici ! Un vautour! Un vautour ! Où ça? Là-bas! Un vautour! Un vautour ! Où ça? Moi

Crâne enneigé

Crâne enneigé. Soupe à la tomate et au potiron. Graine de sésame au fond du sac. Laine parcourant le corps Lorsque celui-ci est en vie. Dormir près d'un soleil, Saturer d'or les quelques souffles Qui me régénèrent. Encre au pied, Écrire ses hormones sur une falaise. Couvrir sa main d'un oiseau Et miauler, miauler En attendant le désert Toujours lent, Toujours lent, Le désert cloîtré entre Deux vertèbres. Ventre pyramidal. Chaussure en crayon. Table affalée sur une chaise. Le vin déborde. Le vin déborde.

Cut-up déperso-médico-politico-footballistique

J’existe, dit un sujet, mais en dehors de la vie réelle… Mon individualité a complètement disparu ; la manière dont je vois les choses me rend incapable de les réaliser, de sentir qu’elles existent. Même en touchant et en voyant, le monde m’apparaît comme une gigantesque hallucination… J’ai parfaitement conscience de l’absurdité de ces jugements, mais je ne peux les surmonter. Pour réellement comprendre le mystère du cerveau conscient, donc en trouver l’explication, je crois qu’il faut d’abord faire une vraie place à la conscience (et plus généralement, au psychisme, qu’il soit conscient ou inconscient). Il faut la rattacher à un principe explicatif que ne contient pas le niveau descriptif. La principale évolution que je constate ces dernières années concerne le physique des joueurs. Aujourd’hui, ce sont des athlètes très vite et très tôt dans leur parcours. Actuellement, au très haut niveau, tous les joueurs sont extrêmement bien préparés à la compétition. Et puis, chez ces jeunes, le

Verbe à l'ombre

Verbe à l'ombre, Verbe à l'ombre, Je mets mon verbe à l'ombre. Des effets de l’œsophage se ressentent Au niveau de ma poitrine. J'ingurgite un nuage Puis l'avale Avant de m'élever Vers la sortie de route. Un ours molaire parcourt ma bouche, Je vois d'un œil douteux Les fissures sur mes mains. Une armoire à glace se regarde A travers une porte. Des langues sans domicile Dorment sur mes pieds. Je viens d'ouvrir une boîte à souvenir. Que c'est beau ! J'y découvre la lenteur et la monnaie, Des visages et des torpeurs. Un arc-en-ciel flotte au-dessus de ma tête. Je médite. Je médite.

Mon cinéma est rare

Vide à plat, Les étoiles ont des fourmilles aux pieds. J'attrape la lenteur avec un lasso. Mon cœur est fait de citadelles Impénétrables et de lapins coupés en deux. Le jour a du plastique aux yeux. Je ne me réjouis pas de l'attente devant Un magasin de friandise. Les automates ont des yeux rouges. Je prends la main d'un robot Et l'emmène au cimetière. Les corbeaux enfantent des colombes. Le monde devient une route à tête de nœud. J'écarte les bras et laisse tomber Un mannequin de sa chaise. Mon cinéma est rare. Mon cinéma est rare.

Je mange mon futur avec appétit

Rouge, bleu et blanc. Les étoiles ont des cernes sous les yeux, Je tord mon corps dans tous les sens Pour le réveiller, Lui donner un élan, Mais il refuse, Se jetant dans une rose douillette Aux bras musclés. Ma main se cache un peu partout, Sous les rues, Sous le ciel, Sous les corps, Ma main est mon ami, Mon sentiment que je parcours Avec délectation. Des avions sans queue ni tête Volent autour de mon nid, Je penche les fantômes Qui m'ont absorbé, Un ours en peluche sort la tête de l'eau, Je mange mes vertèbres a l'ombre D'un moment. Quand est-ce que je vais enfin pouvoir pouvoir? Ma queue fini son déjeuner, Je l'emmène sur un terrain de foot Pour qu'elle joue un peu à la baballe. La bataille qui agite mon passé Met sur le devant de la scène Une armée de lutin et une armée De phœnix. Le sable est bien plus doux Quand c'est une pierre. J'avale mon somnifère Pour oublier le fait que ma nuit N'a pas de fond Mais a une forme, Celle de ma tête qui trans

Balade de la tête

Image

Ma langue propose

Une décennie fond en décembre, Des places de parking vides construisent Des voitures, Un parc en forme de lettre se positionne Entre deux mots. Ma main gît au milieu d'un planisphère, Je tourne autour de la fusée Qui m’emmènera aux Seychelles. Des enfants secs mangent une pastèque, Un écran se ferme sur le réel, Des tourterelles s'envolent Dans mon placard, Je laisse mon corps jouir Avec la crainte d'être recouvert. Une mésange cambriole mon cœur, Je ne sais pas où ma fenêtre est passé, Peut-être dans l'estomac de cette femme Que je ne connais pas. Les murs auscultent mon dos, Un lapin chasse les firmaments Et une carotte tourne autour du soleil Pour arrondir les angles. Ma langue propose, Mon ventre dispose Et mes pieds s'en vont.

Il faut que j'ouvre une tomate en deux

Un mental s'enracine dans un champ de blé. Des dés sautillent entre mes doigts. Je vois le ciel titubé, Un aileron de requin écorche Un nuage. Il faut que j'ouvre une tomate en deux, Il faut que j'ouvre une tomate en deux. Je ne sais pas pourquoi, Mais il le faut. Mes doigts ont deux ongles équilatéraux. Un cheveu tombe dans la soupe, Je peste contre les murs, Ils me le rendent bien. Un corps se fait avoir En vendant sa peau à l'ours. Le monde a de l'or sur la tête Et une veste au pied. C'est la mort qui s'est enfuie Je ne sais où. Il faut que j'ouvre une tomate en deux.

L'horloge coupe du bois

Des langues-rues Font couler mes hématomes. J'attrape un lance-pierre pour payer Mes horaires. Une horloge suinte la peine Et fait courir ses aiguilles Dans une botte de foin. Un chapeau écrase une vieille dame Sur la chaussée, Des sols s'ouvrent pendant Le solstice d'hiver. Je pose ma main sur le crâne De l'autre Et je prie, Je prie pendant cent ans, En attendant que la pluie tombe, Que les hommes rouges Désengorgent le monde. Je gratte mon oreille Pour y découvrir un son. Une escapade à Paris Au mois d’août, Je me perds entre les lignes, Sirotant un rond point. Une heure est passé. L'horloge coupe du bois Dans mon immeuble.

Un sens court

Un sens court, Un sens court, Un sens court dans tous les sens. Mon corps est guéri par la pluie, Je verse ma main dans la main d'un autre Et l'ordre des choses devient une odeur Lorsque je somnole. Des pensées m'attrapent, Une vache minaude dans son enclot, Le siècle a des boutons de fièvre Et mes vertèbres brassent de l'air. Je fais couler sur mon cou Les étonnantes fleurs Debout. Un ballon s'envole au-dessus D'un évier à cœur ouvert, Des toilettes écrivent Aux fenêtres de s'en aller, Je pose mes pieds dans l'ombre, Je suis rassuré.

Le ballon

Image
 L e  B a ll o n

Ma lueur

Ma lueur, ma lueur, où est passé ma lueur ? Dans la caravane d'un alligator, Des mimosas à tête de veines Me parlent De choses et d'autres. Le sommeil vient vers moi Avec sa brique de lait, Il me nargue et m'explique Que la vie n'est pas faite pour lui. Je penche ma tête à 45 degrés Et je deviens un vent sensible, Un vent d'Ouest pour les humains En fête. Un moteur hurle dans mon cœur, Il veut fuir, fuir, Fuir les montagnes et les forêts, Pour retrouver le sommeil blanc cassé Qui m'a toujours aimé.

Les vaches

Un chat à queue de moisson, Ouvre l'appétit de la seringue édenté qui me regarde Avec des yeux d'amour. Les vaches alcooliques tournent Autour du pot avant de faire couler Leur lait sur le sol en marbre. Je jette ma propre vie Dans une épave en pleine Mer Atlantique. L'eau est assez distingué, Avec ses vagues dentelées et son cou De taureau. Mordre la vitesse et caresser La lenteur, Chauffer le nez d'un porc Et couler dans un bain de laine Avec mon âme close.

Je fulmine

Pressant l’été contre ma peau, Je pressens le retournement des châteaux Contre le sol. Un orage fait éclater en moi La dernière goutte de sueur qu'il me reste. Je fulmine ! Je fulmine ! Des trottoirs étroits Cooptent mon corps Pour en faire un lampadaire. Le ciel a son propre miroir, Il n'a pas besoin de l'eau. Quand je règle mes sentiments Sur ceux de l'autre, J'oublie mon cœur dans une tornade Et j'écrase mon ventre Pour qu'il ressemble A un continent. Les jours heureux, Les jours heureux Me rendent frivole, Abasourdi, saoul Et sans vis-à-vis. La vie, son col en V Et son nid de six milliards D'êtres humains, Fait le dos rond Pour attraper une goutte de pluie. Le soleil est bien trop lâche, Bien trop lâche !

Le bateau

Image
Le ba, Le ba, Le ba, Le bateau

Le corps est affublé

Le corps est affublé d'un aileron de requin, Le corps est affublé d'un aileron de requin. Le sommeil est triste sur les pistes de ski, Un érotomane joue du violon En regardant les filles passer, Des bouches serrent les lèvres Pour attraper une dose de Co2. Mon cœur bat, mon cœur bat, Il s'emballe, se tord, se cabre, Mon cœur-cheval qui court, Qui court dans la nuit ensoleillée. Les journées fécondent des radiateurs, Une lunette regarde d'autres lunettes, Des yeux se perdent dans des discours visuels. Le temps claque des dents, Une pensée me vient... Mais ce n'est pas une pensée, C'est un acte : Je lève mon verre à mon cerveau, Le plus beau des veaux d'or. Un ordinateur séquestre le réel. Un ballon de baudruche éclate. La fin.

Une baleine

Mon oreille s'échappe Au bar. Elle boit, elle boit, Puis tombe au sol. Une vertèbre la relève. Mon oreille émet des sons D'un moi ancien, Un moi fœtus, Un moi abricot. Elle roule sous le ciel Et chante l’éphémère, Qui est, entendons-nous bien, Une baleine échouée. Le vent soulève des roses Sans tête, Un écureuil domine Le parc, Les érudits dorment Sous des couvertures de livres. Le temps passe, Le temps passe.

Je fais fondre mes yeux

De langues s'assagissent Dans la nuit presque courte Où je me laisse dormir. Je compte les moutons, Les vaches et les ânes, Et je m'endors, Le corps tourbillonnant Sous les draps, Un mannequin en plastique A mes côtés. Il me parle du beau temps, Des pluies tombant Sur la terre sans fond. Je fais fondre mes yeux Pour qu'ils ressemblent A ceux d'un mort, D'un mort aux yeux Mouillés qui oublient Ces soixante dernières années. Et s'éteint, Tranquillement.

Môme

L'univers, pain de sucre sans bras ni sans jambes faisant des acrobaties pour plaire aux hommes et aux enfants. Une route se retourne sur elle-même pour voir si elle a oublié quelque chose. Des vertèbres riches et sans dents couvent les corps avant qu'ils tombent dans une tombe. Je me laisse happer par le ciel, zigoto bleu s'amusant à divertir les autres. Ma main de fer, Mon cœur de velours, Mon chêne s'esclaffant sans fin Lorsque ma culotte est mal mise. Je regarde à l'intérieur de moi-même, Je n'y vois que du feu Et une clairière où des poissons Jouent de la clarinette Pour absoudre leurs péchés. Des roses émasculées sortent Et font un pique-nique avec la mort. Elle préfère jouer aux dés, Cette garce. Môme autonome qui regarde les étoiles. Je vais mettre les voiles vers une route Qui se traverse. Les éléments sont contre moi. Je ne me laisse pas mourir comme un vulgaire Sapin. Une pomme honteuse roule jusqu'à L'arbre qui

Tout sur ma peau

Laisser le temps faire le tour de ma peau. Chausser des visages et me mirer dans l'eau. Coulant, coulant, coulant, coulant des litres De fromage entre mes yeux, Le silence fait une boum, Des corps effarés tombent Dans mon estomac. Je fais du bruit pour mieux vivre Mon ma lettre. Une porte s'enterre et téléphone à mon chien. Je ne vais pas aboyer, aboyer, aboyer, Aboyer, aboyer le jour de mes vingt ans. Sortir presque nu dans un monde Presque entier. Et souffler. 00000000000000000000000000001111111111133333333333334555555555422222222222233333333355555555555555555444444444444333333333333333312145455645232²223454T66544E

Je ne me reconnais pas

Presser l'intestin grêle. L'ombre joue à cache-cache Avec un aigle. Des proses et des ecchymoses S'invitent dans mon corps Et dans ma bouche. J'ai la porte joyeuse et la fenêtre malheureuse. J'écris le reste de la nuit Pour subjuguer mon clone. Une cicatrice renferme des mouchoirs Très résistants. Il pleut des cordes et des ficelles Sur le bébé qui fait ses premiers pas. Un geste suffit pour arrêter la route. Les chemins se rejoignent Vers l'être suspendu. Un café se renverse sur le miroir. Il devient nerveux et brouille les images. Je ne me reconnais pas.

Le sans-gêne !

La chenille vivote au mois d' août . J'ai un pied dans la paille Et un autre dans le monde. Mon ventre me parle de choses plus prosaïques Que la  Deuxième   Guerre   mondiale. Il me dit que l'existence qui me permet de vivre N'est qu'une écorce de plus  Sur l'arbre trop protégé. J'avance de lune en lune quand  Le soleil m'épargne ; Je n'arrête pas de fléchir ; Puis j'atteins le silence Qui reste debout, Un disque entre les lèvres. Les rouges et les vertes pommes Roulent autour de mon coccyx ; Mon front a des sueurs ; Le bruit du monde m'est sûrement Trop déplaisant ;   Alors, je disperse mes oreilles Dans de doux coussins. Le miroir se déshabille ; Le sans-gêne !

La lune a de l'embonpoint

Echange, échange avec  l'autre hidalgo  sur twitter  autour d'une lune et d'un ventre rond. J'empeste le soleil qui s'ouvre sur la mer, la robe fendue. Soulève ta jupe et mords la scie. [ne dissèque ne dissèque.] La lune a de l'embonpoint, j'ai vu des jupes s'agiter devant l'arbre à 24 dents, cadavre sonore élargissant le monde. Dans l'espace péridural, sous ses jupes, à l'extrémité du cathéter, j'ai vu l'embryon pluton. L'embryon savonne les jambes, Le bébé est une créature de lait, Un pêcheur attendant la montée des os. Cadavre froid, agrégat d'ivoire du permafrost, de tourbe mortifiée, l'embryon pluton tète. Sous la robe, la lune caresse, la barque louvoie, l'embryon dissèque. 24 dents de lait tètent, 24 dents de lait dissèquent. L'arbre n'est plus un embryon. C'est un bébé aux os consolidés. Un bébé parle à ses dents, Le