Mickael Berdugo Bakurael

Réseau téléphonique, Lions au téléphone, Rugissement sur la ligne, Bouygues Télécom. Téléphone à cadran, Minitel, Clavier en plastique, Les lettres A, B, C, D, E, F, G En passant par I jusqu'à Z. Répertoire contenant le numéro À 10 chiffres de 123 personnes Que j'appelle chaque matin Pour leur demander Ce qu'ils mangent au petit déjeuner, Des pommes ou des oranges? Du lait et du jus de fruit ou Seulement du lait? Pain complet? Le téléphone sonne, C'est un de mes amis Parti au fin fond de la France Qui m'appelle. Son visage s'inscrit Sur l'écran de mon téléphone, Son visage sonne, Je pose mon oreille Contre mon téléphone Et j'entends la voix D'un ami parmi une centaine D'amis, de connaissances, Je lui dis "ALLO?" Il me répond "Allô?" La discussion se poursuit Jusqu'à une heure avancée. Mon téléphone perd sa batterie, Il n'a plus d'énergie, A-il pris un petit déjeuner? Je ne pense

Pardon à mon cœur D'être tombé à l'improviste Dans son mou. Pardon à mon cœur D'avoir chanté un peu trop fort Près de son oreille. Je passe mon temps  à   clouer   Des tableaux sur les murs Jaunis de ma famille. Provoquer l'ombre qui danse Autour de moi et lui offrir Une rose. Sous mes ongles se cache  Des télévisions passant en boucle Mes années 90. Une étoile s'engouffre sous l'eau ; Je nage, je nage en tentant de la rattraper. Mes yeux dessinent une forêt Dans laquelle tu aimes te perdre ; Je manque aux objets, aux bibelots. Pardon à mon cœur D'être un chat parmi les ombres.

Danse des nudités Au sein de l'entreprise. Les mains gigotent Dans un horodateur Qui ne rend pas la monnaie, Les ours polaires hument la peau De l'air pendant que j'écris Sur mon corps Un roman de 3 000 pages. Quand les extraterrestres Arriveront sur Paris, Un car de police surveillera La lune avec leurs jumelles Longues vues. Le ciel remplit de virgules, De tables rouges, Fond dans un four. Bar au fond d'une cour, Les irritations de ma peau Se font de plus en plus rares, Je commence à parler 2 000 langues, Le suédois, l'anglais, le wolof, L'hébreu, le danois, l'allemand, l'italien, le flamand, etc... etc... Etc... Etc.... Etc.... Etc.... Dans ma main se cache une licorne, Elle me pique la paume de ma main. Je regarde par la fenêtre et je vois Les voitures-fœtus, Des fœtus pleins d'eau Qui tombe à même le sol. Ma prise électrique enchaîne une danse De condamnée, Condamnée à allumer des ampoules Qui elles-m

Fruits étranges   dans ma main; Les rues sont tristes; Le calendrier dépasse les 31 jours; Une horloge s'éteint pendant l'éternité   amoureuse De deux chairs. Une poésie d'étourdie se chante dans une maison nue; Des arbres abritent un visage; Le poisson-chat   positionne ses nageoires contre La fenêtre; Le train passe; Passe; Des gouttes de pluie   s'encastrent dans une oreille; Un théâtre où jouent des robes sans corps; Une molle fumée passe dans ma narine ; Je me dors, je me dors, En février, je me dors sous la neige.