Pontons

C'est bien beau
 D'avoir la plus grande dent du monde.
 Il faut savoir s'en servir. 
Pour atteindre sa propre plainte;
 Le cœur douloureux 
Comme chanter devant un cochon
 À shabbat.
 Les hirondelles dévorent le ciel
 Et laissent une lune à peine entamée 
Au sol. 
Mon corps est une table; 
Ma viande se ringardise avec le temps.
 Je fais tourner les mots 
Comme les morts à une tombola.
 Mes cimes et mes arbres 
Se chahutent les soirs d'été.
Bientôt le printemps disent-ils;
 Ces gens habillés avec des étoiles Noires autour du cou.
 Mon hymne est celui
 Du vacarme; 
Du bruit dans ma tête de tigre.
 Les jambes changent de maison.
 Ma voiture est dans mon camion.
Mon camion danse dans mon oignon. 
Et j'aime les femmes et les pontons de plongeon.

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